CECI n'est pas EXECUTE 6 novembre 1855

Année 1855 |

6 novembre 1855

Louis Molé à Alfred de Falloux

Champlâtreux, le 6 novembre 1855

Mon cher comte, je ne suis pas homme à attendre jusqu'aux 12 pour vous adresser à Paris ma réponse. Votre lettre m'est arrivée il y a 2 heures et me voici la plume en main pour vous dire tout le plaisir que j'aurais à vous recevoir. Ne croyez pas s'il vous plaît que l'idée première de notre réunion appartienne à notre cher évêque. C'est bien moi qui lui ai demandé d'employer son influence à vous attirer ici avec lui. Dieu aidant je ne reviendrai à Paris que le 31 décembre. Ne me demandez jamais tel ou tel jour me convient. Aussi longtemps que je suis ici je vous y attends, je vous y désire. Ceci dit une fois pour toutes et pour toujours. Le 12 me convient mieux que tous les jours qui le suivront parce qu'en fait de vrai plaisir le plus tôt est toujours le plus sûr et le meilleur. Votre lettre est si sommaire que je ne sais si vous venez à Paris en apparition ou si vous songeriez déjà à y prendre vos quartiers d'hiver. Venez quand vous voudrez le plus tôt le plus longtemps possible. Voilà mon dernier mot. J'ai vu fort peu de monde depuis que mon établissement d'automne est commencé. Cependant la duchesse de Sagan1 a bien voulu me donner une journée et nous avons bien parlé de vous. Quelques visites me sont annoncées pour ce mois-ci, mais je les donnerais toutes pour la vôtre, que dis-je ? Je donnerai encore bien d'autres choses en échange du plaisir de causer longuement avec vous. Les sujets ne sauraient nous manquer d'autant moins que je n'en connais aucun sur lequel on trouve plaisir à écrire. Je suis impatient de vous entendre et de savoir où vous en êtes sur l'académie. J'ai été confondu de trouver Mme de Talleyrand ne se doutant pas que je fusse le moins du monde l'un de vos partisans et cependant elle vous avait vu !

A bientôt donc. Il m'en coûte moins de finir si vite en pensant que je ne puis tarder à vous retrouver. Ma fille me charge de vous exprimer tout le plaisir qu'elle aura à vous voir et vous remercie de tout ce que vous voulez bien me dire pour elle. Agréez, mon cher comte, toutes les assurances d'une amitié que je <mot illisible> si profonde citant qu'elle me semble avoir toujours existé.

Molé

Notes

1Dorothée de Courlande (1793-1862), duchesse de Dino, duchesse de Talleyrand et duchesse de Sagan. On lui doit plusieurs ouvrages notamment Souvenirs de la duchesse de Dino, publiés par sa petite fille, la comtesse Jean de Castellane, Paris, Calmann-Lévy, 1908, 363 p. et Chronique de 1831 à 1862, publiée par la princesse Radzwill, née Castellane, Paris, Plon-Nourrit et Cie, 1909-1910, 4 vol.

Notice bibliographique


Pour citer ce document

, «6 novembre 1855», correspondance-falloux [En ligne], Année 1852-1870, Second Empire, Année 1855, BIOGRAPHIE & CORRESPONDANCES, CORRESPONDANCES,mis à jour le : 16/09/2013