Année 1857 |
24 septembre 1857
Alexis de Tocqueville à Alfred de Falloux
Tocqueville, ce 24 septembre 1857
Je ne saurais trop vous remercier, mon cher ami, de la manière dont vous avez bien voulu <mot illisible> la pensée de la personne que nous regretterons toujours. Je connais parfaitement le petit contenu donc vous me parlez. Je l'ai manié cent fois et rien ne saurait me rendre plus présent la mémoire de Mme Swetchine que la vue d'un objet de cette nature qui non seulement lui a appartenu mais qui est déjà comme identifié dans mon souvenir avec sa personne. Je chargerai la première personne <mot illisible> qui viendra de Paris ici de m'apporter cette précieuse relique. Peut-être n'en trouverai-je pas l'occasion. Mais en tout cas, je reviendrai moi-même à Paris cet hiver, et mon premier soin sera de me rendre chez M. Fontaine1.
Si les neveux de Mme Swetchine sont encore à Paris je serais bien aise d'écrire à l'un d'eux. Seriez-vous alors bon pour me dire auquel d'entre eux je dois écrire et quelle est l'adresse de celui-là.
La portion de votre lettre dans laquelle vous m'adressez que Mme Swetchine n'a tiré aucune conséquence fâcheuse de mon silence involontaire, m'a été une grande consolation. J'étais profondément attristé en pensant que peut-être elle avait pu me croire non pas indifférent mais tiède à son égard. Une pareille froideur était bien loin de moi. Et il m'eût été très cruel de penser, qu'elle eût pu m'en juger capable.
Je vois par une lettre que Corcelle vient de <mot illisible> de vous que vous venez de quitter Paris pour retourner à la campagne. C'est donc là que je vous adresserai cette lettre. Croyez à tous les sentiments de sincère amitié.
A. Tocqueville