CECI n'est pas EXECUTE 5 novembre 1861

Année 1861 |

5 novembre 1861

Auguste Nicolas à Alfred de Falloux

Paris 5 novembre 1861

Mon très cher ami, je m'empresse de vous envoyer sous ce pli la note que vous me demander sur mon ami M. Théobald Walsh. Je désir qu'elle vous convienne. Je suis heureux qu'elle m'ait procuré des nouvelles du Bourg d'Iré  et qu'elle y apporte des miennes. Après avoir passé le mois de septembre au Tréport dans une reposante liberté nous sommes rentrés à Paris où la reprise des travaux et de mon étude tempère d'une autre façon notre deuil. Notre douleur devient normale. Nous sommes au régime de la croire. Je la bénis si elle peut me faire arriver par la nécessité où d'autres parviennent par la charité ; et il m'est doux de m'y rencontrer et de m'y voir avec des cœurs comme les vôtres. Ce que vous me dites de l'amélioration obtenue et espérée des yeux de notre ami me fait un grand plaisir. Nous en avons tant besoin pour y voir ! La situation devient en effet de plus en plus confuse, non seulement par le désordre des méchants mais par l'effacement des bons. C'est même ceci qui est l'épreuve ; car nous savons que le mal ne prévaudra pas ; un et ce n'est pas la tempête qui m'afflige, comme dit Sénèque, mais le mal de mer. Franchement, nous devrions partager un peu plus avec Dieu l'honneur de notre délivrance. Le succès de Mme Swetchine me ravit. Il passe toute prévision ; il est universel et populaire. C'est une merveilleuse consécration de son mérite est une bénédiction de sa sainteté. Que vous êtes heureux d'être les auxiliaires de son apostolat et que de grâce vous en recevrez ! Je viens de recevoir une bonne lettre de Mme de Gontaut1 à qui je vais répondre bien qu'elle ait sans doute de mes nouvelles, je vais lui en donner. En voilà une, encore, sainte et belle âme qu'il vous faudrait pouvoir retenir et disputer au ciel pour l'édification de notre pauvre terre. Mais c'est à nous à nous rendre digne de les retrouver dans le grand salon de l’Éternité. Mme de Falloux à qui je passe par une naturelle transition est donc encore souffrante ! Mais aussi elle sait si bien souffrir que ce n'est pas dommage si ce n'est pour nous. Dites-lui bien combien nous lui sommes tous unis, ici, par la plus tendre est la plus respectueuse affection.

Adieu cher et digne ami et au revoir. Supporter mon inutilité et aimez moi pour tout ce que je vous suis et pour tout ce que je voudrais pouvoir vous être.

A. Nicolas.

Dévoués et bien fidèles respects à Madme de Caradeuc ;  aimables souvenirs à Loyde.

Notes

1Gontaut-Biron comtesse de, née Adèle de Rohan-Chabot (1794-1869),  mariée en 1837 à Armand-Louis-Henri Charles, marquis de Gontaut-Biron. Fervente catholique, elle était proche de Mme Swetchine.

Notice bibliographique


Pour citer ce document

, «5 novembre 1861», correspondance-falloux [En ligne], Second Empire, Année 1852-1870, Année 1861, BIOGRAPHIE & CORRESPONDANCES, CORRESPONDANCES,mis à jour le : 06/10/2013