Année 1865 |
19 avril 1865
Adolphe Thiers à Alfred de Falloux
19 avril 1865,
Mon confrère et très cher ami, je vous remercie de votre lettre qui me va au cœur. Vous connaissez ma vie, et vous savez si on m'ébranle dans la défense de ce que je crois le vrai, et si je ne me suis jamais donné pour autre que ce que je suis. J'ai défendu l’Église, que je regarde comme un des fondements nécessaires de la société moderne, dans la mesure de mes opinions, et je crois que c'est la manière la plus utile de la défendre aujourd'hui. Les criailleries de la basse démagogie alliés au césarianisme, ne sauraient m'ébranler et d'ailleurs je suis bien dédommagé par l'estime et l'affection d'amis tels que vous. Je vous remercie donc de nouveau, et vous envoie le plus cordial serrement de main.
Tout à vous de cœur.
A. Thiers
