1879 |
24 septembre 1879
Alfred de Falloux à Armand de Mackau
Le 24 septembre 1879
Mon cher Armand, M. Lavedan est averti et attend ton travail avec toute sorte de sympathie. Il sera donc très heureux de le voir venir et ne se laisserait arrêter que par des difficultés absolument insurmontables. Remercie très vivement toute la famille de Vatimesnil de la copie de la très belle lettre de Mgr Dupanloup ; si je l'avais connue quand je publiais mon petit volume sur l'évêque d'Orléans, j'en aurais certainement emprunté les principaux fragments. Ce petit volume en est à sa troisième édition et il n'est pas probable qu'une publication de circonstances comme celle-là, aille plus loin. Si une autre occasion se présente, soit dans le Correspondant, soit avec l'abbé Lagrange, je la saisirai avec grand empressement.
Je suis affligé et étonné que M. Chesnelong1 veuille demeurer exclusif. Qui pourra donc éclairer ceux que nos derniers événements n'ont pas instruits ? Redouble d'efforts, je t'en supplie, car notre partie n'est pas facile à gagner, même en la jouant bien et si nous mettons nous-mêmes les atouts sous la main de nos adversaires, de quel succès peut-on se flatter ? Je comprends que M. Chesnelong ne fasse pas de libéralisme en théorie, puisque ce n'est pas sa conviction et que d'ailleurs la mode en est passée, mais c'est une raison de plus pour élargir son cercle du côté des personnes et se créer des alliés parmi ceux qui souvent n'attendent de nous qu'un bienveillant appel.
Bon courage donc, cher ami, et mille vœux pour ton succès personnel.
Falloux