CECI n'est pas EXECUTE Novembre 1872

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Novembre 1872

Henry de Maquillé à Alfred de Falloux

Novembre 1872

Mon cher Alfred,

Te voilà donc rassuré sur la valeur des pièces compromettantes que « j'ai dans ma poche », selon ton aimable expression. Ce sont tout simplement, comme tu le dis, des lettres de toi ou prétendues telles. Ce mot souligné est de trop. Je n'ai pas prononcé le vilain mot trahison ; j'ai dit comme toi : dissidence, j'ai dit aussi : hostilité. Je le maintiens. Je ne veux point entraîner une discussion qui ne changerait rien à nos convictions mutuelles. Je veux conserver mon rôle de soldat et je veux obéir à qui de droit. Je n'ai jamais eu d'autre prétention. Pour toi, tu veux rester chef dissident. Cela te regarde. Je suis de ton avis lorsque tu dis que la passion emporte toujours avec soi une certaine dose d'aveuglement. De quel côté est la passion ? Je n'ai pas la sotte prétention de te bannir de nulle part ; mais j'ai celle de parler comme je pense. Ta vieille amitié, dis-tu, est absolument intacte ; j'en suis touché. La mienne flotte entre de vieux souvenirs chers à mon cœur et le regret de te voir en face des amis du Roi. Ton vieil ami. Henry de Maquillé


Notice bibliographique


Pour citer ce document

, «Novembre 1872», correspondance-falloux [En ligne], Troisième République, 1872, BIOGRAPHIE & CORRESPONDANCES, CORRESPONDANCES,mis à jour le : 29/04/2013