Année 1858 |
Ier février 1858
Alfred de Falloux à Jules de Bertou
Bourg d'iré, Ier février 1858
Cher ami,
Vous me disiez cette phrase nous ferme la porte du Correspondant. Voilà ce que nous avons trouvé exagéré et ce à quoi j'ai répondu. Quant à la phrase en elle-même j'en aurais demandé la modification si elle m'avait été connue d'avance, non la suppression. Du reste j'ai su bon gré à l'auteur d'avoir rappelé ses fonctions publiques et je lui écrivais - personne ne pouvant se trouver engagé - personne n'aura à se sentir blessé. J'espère donc encore que le sentiment de Melun et de Lambelles1 dont vous me parlez porte sur la rédaction de la phrase elle-même et non sur la solidarité des rédacteurs du Correspondant. Ceci expliqué, cher ami, je serai bien prêt à convenir que mon impression a été très peu méditée et a fort besoin du contrôle qu'elle va aller chercher tout à l'heure. Ayez donc la bonté de vous arrêter, en passant devant la porte de l'hôtel de l'Intendance d'y annoncer mon arrivée pour la fin de la semaine et de prier la dame du Bureau de me garder soigneusement les lettres ou billets qui pourraient m'arriver d'avance, quand même il ne se trouverait pas de chambre disponible en ce moment. Quant à l'Académie vous m'aviez écrit - le scrutin n'aura certainement pas lieu avant le 112. Cela ne me fixait donc qu'à moitié.
À tout à l'heure, cher ami, et j'envoie toutes ces explications me précéder pour que vous n'imaginiez pas que je lis légèrement vos lettres.
Alfred