Année 1867 |
26 août 1867
Pierre-Antoine Berryer à Alfred de Falloux
Augerville, 26 août 1867
Mon cher ami, je vous remercie de ne pas m'oublier et je vous remercierais de me rappeler la séance du 291 si vous ne me donniez pas le vif regret d'être dans l'impossibilité de m'y rendre, je suis tout seul à Augerville, ma belle-fille2 est avec Henry3 en Dauphiné, seul pour faire les <mot illisible> de ma retraite, j'attends précisément demain et après demain des amis qui viennent passer quelques jours chez moi. J'attends aussi mon neveu qui prend rang parmi les élèves les plus distingués de l'Ecole navale et qui promet de se rendre digne de l'encourageante bienveillance que vous lui avez accordée. Je vous souhaite en tout temps, en toute rencontre, grande amélioration de votre santé, heureux retour de vos forces, je vous souhaite de vous sentir en état de faire le voyage de Bruxelles où vous porterez à Montalembert4 mes vœux et mes compliments les plus affectueux, mais si vous pouvez répondre à son appel ne pouvez-vous pas prolonger un peu votre course et venir visiter votre vieil ami d'Augerville qui ne quittera pas sa retraite pendant tout le cours de septembre. On m'a parlé pour les premiers jours d'octobre d'une réunion chez les Pozzo5 avec Mgr d'Orléans et le p. Gratry qui va réinstaller les oratoriens dans leur vieille maison de Juilly6. Grand œuvre bien chère à mon cœur ! Si vous rencontrez notre bien aimé et bien grand évêque auprès de Montalembert, ce serait bien bonne occasion de vous mêler à la réunion que l'on projette. Certes, si je pouvais m'échapper et courir ces jours ci à Paris, vous seriez le premier averti. Recevez, mon bien cher et illustre ami, toutes les tendresses de mon vieil et inaltérable attachement. Berryer.