Année 1868 |
15 mars 1868
Francisque de Corcelle à Alfred de Falloux
15 mars 1868
Mon cher ami,
Je suis tout peiné de la douleur de notre ami Rességuier1. Où est-il ? Je voudrais bien lui témoigner mon affection. Soyez assez bon pour me devancer et lui dire, quand vous lui écrirez, que je suis habitué à m'unir à lui dans les séparations. Vous m'avez fait le don d'une petite image qui a passé du livre de prières de Mme Swetchine dans le mien. Elle rappelle la mort de Mme A. de Rességuier2, que je n'ai pas connue et qui ne m'est pas moins précieuse. Albert [de Rességuier] m'avait prêté, il y a quelques années, son livre à la messe de minuit et j'y avais remarqué la même petite image. Je n'ai jamais oublié ces rencontres et associations de souvenirs. Ce que j'oublie très vite ce sont les mots qui, à première vue, me paraissent injustes. Atténuation a produit sur moi cette surprise, et vous reconnaîtrez que ma première lettre n'est pas contredite par la seconde. Je n'ai jamais aimé les quatre statues ; je les ai simplement acceptés par ce qu'il est permis de réserver son goût en témoignant de la déférence pour celui de ses amis. Je ne considère pas comme une atténuation d'hommage deux statues au lieu de quatre ou d'autres changements nécessités pour l'étendue ou la forme des lieux où nous pourrons placer notre monument3. Le héros, son nom, le crucifix, et un mémorial de l'acte envers le Saint-Siège paraissent suffire devant la postérité chrétienne si tout cela est exprimé avec art sans doute, mais avec une très simple magnificence. J'ai la certitude que toute la famille du g[énéra]l L[amoricière] a le même sentiment, et je ne doute pas qu'il ne soit aussi le vôtre.
Bien à vous.
F. Corcelle