CECI n'est pas EXECUTE 13 novembre 1868

Année 1868 |

13 novembre 1868

Ernest Naville à Marie de Falloux

13 novembre 1868

Madame, Permettez-moi de vous dire ma reconnaissance pour vos aimables lignes du 4 novembre. J'ai aussi à remercier grandement M. de Falloux de mon Problème du mal1 qu'il a bien voulu m'adresser. À une époque où la lutte est si violente, où les adversaires des doctrines vraies, sont en nombre et ont le verbe haut, il est doublement précieux d'être soutenu par des témoignages de sympathie venant de bonnes sources. C'est un encouragement dont je sens tout le prix. Une visite au Bourg d'Iré offrirait de vraies sources de jouissance. Je ne renonce pas à ce plaisir que vous me proposez avec une cordialité si aimable. Mais quand et comment ? Depuis deux ans, les projets de voyage à Paris ont été anéantis par des circonstances de famille, ou par l'état de ma santé. Je souffre d'une sciatique obstinée, chronique, qui, tout en me laissant vivre d'ailleurs dans des conditions fort tolérables, me cloue sur place. J'ai le chagrin d'apprendre que la névralgie de M. de Falloux persiste et continue à lui rendre la vie difficile. A-t-il essayé du moyen de soulagement que l'on trouve dans le procédé moderne des injections de morphine sous la peau ? Ce mode de traitement m'a été indiqué par M. Guizot, et je m'en suis servi avec grand avantage, et sans en voir de fâcheux résultats. Si M. de Falloux n'a pas tenté ce mode de soulagement, ne voudriez-vous pas, Madame, l'engager à le faire ? Dans tous les cas, acceptez avec indulgence cet avis d'un malade à un malade, et agréez l'assurance de ma gratitude avec l'expression de mon respectueux dévouement.

Ernest Naville

Chère Madame, j'ai chargé notre <mot illisible> de vous communiquer la nouvelle de la grande perte que nous avons faite dans la personne de Mme Eynard Lullin2, accompagnée de précieuses grâces et de douces consolations. Merci d'avance avec l'expression de mon respectueux attachement.

Notes

1Il s'agit de son receuil de conférences faites à Genève et à Lausanne publiées par la librairie Cherbuliez (Paris, 1869).
2Anne-Charlotte-Adélaïde Lullin (1793-1868), veuve de Jean-Gabriel Eynard (1775-1863), parent de Charles Eynard, un correspondant de Falloux.

Notice bibliographique


Pour citer ce document

, «13 novembre 1868», correspondance-falloux [En ligne], BIOGRAPHIE & CORRESPONDANCES, CORRESPONDANCES, Second Empire, Année 1852-1870, Année 1868,mis à jour le : 21/03/2013