CECI n'est pas EXECUTE 25 août 1868

Année 1868 |

25 août 1868

Pierre-Antoine Berryer à Alfred de Falloux

Mardi 25 août 1868

Mon bien cher ami, votre amicale lettre vient au-devant du grand désir que j'ai de vous voir. J'ai à cœur de faire cette année une petite tournée en Bretagne, en voyant arriver à grands pas ma quatre-vingtième année, j'ai un impatient besoin <mot illisible> mes amis et de leur aller dire que je les aimerai jusqu'au jour du dernier adieu. Certes, je ne ferai pas ce voyage sans répondre à votre appel ; oui je ferai halte au Bourg d'Iré. L'intérêt de mon amitié est bien d'accord avec mes préoccupations politiques ; je serai charmé de causer avec vous des projets que dans plusieurs collèges de l'ouest les gens sensés, indépendants [sic] et d'honnête vouloir, forment m'a-t-on dit, pour que vous posiez votre candidature, aux prochaines élections, dans leur circonscription1. Il nous sera bon de causer entre nous des moyens de vaincre les fatales idées et des abstentionnistes et des esprits exclusifs plus funestes encore par les divisions qu'ils créent, par les rancunes qu'ils réveillent par les inimitiés qu'ils suscitent. Vous avez applaudi au succès électoral de M. Grévy2 et je me félicite de la part que j'ai pu avoir dans ce succès, grâce à la confiance que nos amis politiques ont accordée à mes prédications pour l'union électorale. Je fais les mêmes recommandations en Auvergne dans une lettre que j'adresse à Charles de Lacombe qui vient de prendre une part très utile à la publication de L'Indépendant du centre3. Il ne saurait être fait trop d'efforts pour amener aussi bien nos amis que nos adversaires, à savoir sacrifier comme vous le dites, un peu de leurs préjugés et préventions réciproques, là est la condition nécessaire pour préserver notre pays des extravagances et des calculs égoïstes et corrupteurs du gouvernement personnel. Dieu veuille, mon excellent ami, nous conserver vos forces, soutenir votre santé et vos généreuses pensées d'abnégation personnelle. Faites, je vous prie, agréer à Madame de Falloux mes sincères et respectueux hommages et recevez tous les compliments de ma vieille et fidèle amitié.

Berryer

Notes

1C'est finalement en Vendée que Falloux se portera candidat.
2Jules Grévy avait été élu le 16 avril 1868 au Corps législatif à l'occasion d'une élection partielle dans le Jura.
3Journal fondé le 22 juillet 1868 à Clermont-Ferrand par Charles de Lacombe.

Notice bibliographique


Pour citer ce document

, «25 août 1868», correspondance-falloux [En ligne], BIOGRAPHIE & CORRESPONDANCES, CORRESPONDANCES, Second Empire, Année 1852-1870, Année 1868,mis à jour le : 17/01/2012