Année 1869 |
22 mars 1869
Alfred Nettement à Alfred de Falloux
Paris (51, rue Bellechasse), 22 mars 1869
Monsieur le comte et cher ancien collègue,
J'étais allé précisément frapper à votre porte avant de faire une démarche auprès de l'académie, afin de vous consulter. Non seulement la concierge de la rue Vaneau 39 m'a répondu que vous n'y étiez pas, mais elle a ajouté qu'elle ne savait pas quand vous viendriez, et elle m'a dit qu'elle ignorait où vous étiez. C'est alors que pressé par Mgr Dupanloup de poser ma candidature j'ai écrit à l'académie, ne me doutant pas que vous étiez à [Bourg] Iré. Pour avoir votre adresse, il a fallu aller à <mot illisible> où l'on a indiqué M. Fontaine, votre homme d'affaires, comme la connaissant. J'ai envoyé ma lettre à ce dernier, et c'est lui qui a écrit l'adresse sur l'enveloppe. Je vous donne ces détails parce que je tiens à ce que vous sachiez bien qu'il était dans ma volonté comme dans mon caractère de répondre à la preuve d'intérêt et de bienveillance que vous m'avez donnée, par une note de confiance et de déférence. Les choses se sont arrangées par des circonstances qu'on ne pouvait prévoir, autrement que vous et moi nous le voulions. Je suppose que M. de Riancey ne m'a point parlé de votre bonne intention à mon égard, parce qu'à cette époque, il s'occupait de la candidature de M. Laurentie devant laquelle mon respect pour le doyen du journalisme français m'obligeait à m'effacer. Du reste, occupé de terminer l'Histoire de la Restauration, je vais bien rarement à l'Union1. Maintenant, comme vous le dites, il faut prendre la situation telle qu'elle est. Je vous remercie d'avance de vos efforts qui ajouteront un bien grand poids aux voeux que vous voulez bien m'exprimer pour le succès de ma candidature, et si j'obtiens ce succès, c'est certainement à vous que je le devrais. Agréez, je vous prie, Monsieur le comte et cher ancien collègue, l'expression de tous mes sentiments.
Alfred Nettement
