1874 |
11 octobre 1874
Saint-René Taillandier à Alfred de Falloux
Avranches1, 11 octobre 1874
Mon cher confrère,
Je viens bien tard vous fais féliciter de votre beau discours au comice agricole de Segrè ; je l'ai lu pourtant avec le plaisir le plus vif, et mes félicitations eussent été moins tardives si je n'avais mené une vie un peu errante depuis plusieurs semaines. Vos paroles sont un vrai cordial (?) pour tous les esprits honnêtes et droits, pour tous ceux que l'avenir épouvante et que n'aveuglent pas les passions. Ce n'est pas votre faute si le comte de Chambord n'a pas profité l'année dernière, à pareille date, de l'occasion miraculeuse qui lui était offerte2. Il ne nous reste maintenant d'autre ressource que le respect vous auront déjà dédommagé des injures auxquelles vous exposent votre loyal amour de la France ; permettez-moi d'y joindre le mien. Vous en avez recueilli, vous en recueillerez encore de bien plus considérables ; j'ose dire qu'il n'en est pas un seul qui vienne d'un cœur plus sincère. Votre tout dévoué confrère.
Saint-René Taillandier
P.S. Mon fils, votre ancien sous-préfet3, auprès de qui je vais passer encore une dizaine de jours, me charge de vous transmettre les hommages de sa reconnaissance et de sa respectueuse admiration.