1877 |
20 février 1877
Werner de Mérode à Alfred de Falloux
Paris, ce 20 février 1877
Mon cher ami,
Hier chez Pasquier le Nonce1 m'a confirmé la nouvelle donnée par les journaux de la promotion de votre frère au cardinalat, je ne puis résister au désir de vous complimenter sur cet heureux événement. Je me réjouis grandement de voir honoré de la pourpre le nom qui a fait les deux plus grandes choses de ce temps dans l'intérêt de l’Église la loi de l'enseignement de 1850 et l'expédition de Rome. Si on avait continué à suivre la politique qui avait amené ces deux prodigieux résultats le Pape régnerait encore sur tous ses états, l'Italie ne serait pas une, le dualisme autrichien Prussien subsisterait en Allemagne, la France redevenue bourbonienne et monarchique. L’Empire aurait été renversé avant d'avoir pu faire tout le dégât, dont nous sommes aujourd'hui les témoins et les victimes, peut être même ne serait-il pas né, ou au moins le mal qu'il a <mot illisible> serait en grande partie réparé. Après toutes les injustices, tous les dégoûts qui ne vous ont pas été épargnés je suis heureux de voir le nom de Falloux figurer dans le sacré collège sans parler du grand plaisir qu'en éprouve votre frère.
Mille amitiés.
W. Mérode