CECI n'est pas EXECUTE 1er janvier 1881

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1er janvier 1881

Edmond Stofflet à Alfred de Falloux

Le Mans, 1er janvier 1881

Monsieur le Comte,

Mes premières pensées se portent naturellement aujourd'hui vers vous, pour vous offrir les meilleurs vœux de mon cœur ; que Dieu daigne enfin détourner de vous les tristesses et les souffrances et vous envoyer les consolations que méritent la noblesse de votre âme et votre belle vie ! Parmi mes souhaits, j'en jouis un bien égoïste, celui de pouvoir enfin aller vous rendre une visite au Bourg d'Iré, que je désire tant revoir ! Votre bonté m'y rendait si heureux ! J'ai déjà consulté là-dessus le calendrier de la nouvelle année, pour y souligner une date qui me procure un double jour de congé. J'ai charmé mes loisirs de Noël en lisant le Berryer de Mme de Janzé1, qui me rappelait bien des traits que j'avais appris de votre bouche. Je regrettais toutefois d'y trouver votre souvenir et votre action trop rarement accentués ; je m'attendais à vous y voir une plus grande place, la place que vous méritiez ; l'excessive discrétion de l'auteur m'a causé une déception sur ce point. Ah ! C'était le beau et bon temps alors ; quels enthousiasmes généreux, quelles luttes éloquentes, quels élans magnifiques et quels talents ! Et nous voici tombés bien bas, avec la pornographie de la république. Veuillez agréer, Monsieur le Comte a respectueuse reconnaissance.

E. Stofflet

Notes

1 Mme la vicomtesse A. de Janzé, Berryer, souvenirs intimes, Paris, Plon, 1881, 281 p.

Notice bibliographique


Pour citer ce document

, «1er janvier 1881», correspondance-falloux [En ligne], Troisième République, 1881, BIOGRAPHIE & CORRESPONDANCES, CORRESPONDANCES,mis à jour le : 11/04/2019