Année 1860 |
29 avril 1860
Pierre-Antoine Berryer à Alfred de Falloux
Angerville la Rivière, dimanche 29 avril [1860]
Mon bon ami, j'ai trop peu de nouvelles de vous, même indirectement. Il est vrai que je suis absent de Paris depuis huit jours. J'arrive de Lyon et ne rentrerai en ville que demain soir. J'ai su que rassuré sur l'état de santé de madame de Falloux vous êtes allé chercher au Bourg d'Iré le repos et le calme que vos chagrins et vos inquiétudes vous ont rendu trop nécessaires. J'espère que ce tranquille séjour vous aura été aussi favorable que vos nombreux amis le désirent. Je voudrais que vous n'eussiez pas un indispensable besoin de prolonger votre absence. Voici le duc de Lévis1 arrivé et sans doute nous aurons à causer de lui et avec lui. J'ai mieux à vous dire : pendant que je suis en route l'admirable évêque2 me fait dire qu'il viendra passer à Angerville les journées des 21 et 22 mai ; il désire s'y trouver avec M. Thiers et Montalembert. J'y voudrais joindre Dufaure et notre confrère Cousin, jugez si je souhaite que vous me puissiez dire que vous consentez et que vous ferez quelques efforts et quelques sacrifices pour être des nôtres. Je vous le demande pour moi et pour ceux de nos amis que j'espère réunir. J'attendrai avec impatience à Paris une bonne réponse, une réponse qui me donnera le grand contentement d'être rassuré sur votre santé et de pouvoir passer ici quelques jours avec vous. Au revoir mon excellent et illustre ami, je vous envoie du fond du cœur mes embrassements.
Berryer.
