Année 1859 |
15 septembre 1859
Pierre-Antoine Berryer à Alfred de Falloux
Angerville la Rivière par Malesherbes, 15 septembre 1859
Mon bien cher ami, me voici rentré chez moi, et je n'ai pas pu vous écrire plus tôt, j'attendais de savoir positivement si mes amis du Berry viendront ici dans le courant de ce mois. Quelques indispositions des petits enfants, et le retour à Paris de la grand-mère ont laissé incertain le moment où ces dames pourront venir à Angerville. Leurs lettres que je reçois aujourd'hui m'annoncent leur arrivée dans les derniers jours de la semaine prochaine c'est à dire du 20 au 23. Je compte bien que leur séjour se prolongera jusqu'aux premiers jours de novembre, venez donc avec votre jeune ami maintenant que vous devez être libre de tout soin pour votre publication fort attendue de votre livre sur Made Swetchine1. Je souhaite que votre imprimeur vous traite mieux que n'a fait celui de Mme Lenormant pour les souvenirs de Mme Récamier2, ces deux volumes sont remplis de fautes d'impression. Je compte donc sur votre très prochaine visite en la compagnie de Mr d'A. et peut-être avec un exemplaire, sous le bras, de vos deux volumes. Il est bien entendu que la rencontre que nous avons concertée et qui je l'espère aura une agréable et heureuse issue des deux parts, est sans projet autrement arrêté la simple recherche d'une occasion de se voir, ce qui a manqué jusqu'à ce jour. Je suis persuadé que tout ce que vous me dites dans votre lettre d[erni]ère sera parfaitement agréé, ce que l'on sait des qualités personnelles de Mr d'A. suffit assurément pour que l'on trouve la fortune assez convenable, surtout puisqu'il en est dés à présent libre propriétaire et qu'il s'agit de vivre avec lui chez lui. Indiquez-moi le jour vers lequel vous croyez m'arriver et j'engagerai Mgr l'évêque d'Orléans, qui connaît ces dames, à venir se réunir à nous. Henry Moreau3 m'a envoyé un assez bon nombre d'exemplaires de son article sur Royer-Collard4. Je vous en envoie six par la poste que vous placerez utilement aux mains de MM. de Bouglé5, de Cumont et autres au souvenir bienveillant de qui je vous prie de me rappeler. Adieu et au revoir, mon très cher, je me fais fête de vous retenir quelques jours sous mon toit. J'ai appris par une fort bonne lettre des deux frères Mer de Lacombe6, que s'étant présentés de nouveau chez Madame la duchesse de Parme7 ils y ont reçu un accueil dont ils sont très flattés et bien satisfaits. La conversation de S. Fr. Br a été pleine d'intérêt, de dignité, de courage et de justes appréciations de l'état des choses pour l'Italie et pour la France. Mille amitiés.
Berryer.
Vous savez que pour venir ici commodément et aussi rapidement que possible, M. Chevalier Joly employé à la gare du chemin de fer à Étampes, vous procurera une bonne voiture.
