Année 1860 |
8 septembre 1860
Pierre-Antoine Berryer à Alfred de Falloux
Angerville la Rivière, 8 septembre 1860
Mon bon ami, j'ai des nouvelles de vous qui me comblent de joie ; votre santé est meilleure et votre parfaite amitié pour moi est dieu merci, toujours la même. Le spirituel et aimable Mr Lacombe1 m'est venu voir et, voulant m'être plus aimable que jamais, il me fait espérer votre arrivée à Angerville dans la journée de mercredi prochain. Vous ne doutez pas de ma joie à vous recevoir, de mon contentement. Si vous me permettez de vous retenir un peu de temps. Venez, je vous promets la liberté, le silence, l'entier repos dont vous pouvez avoir besoin. Le plaisir cordial que je prendrai à vous posséder ajoutera à mon respect pour les moindres exigences de votre santé ; venez travailler en paix, amenez le secrétaire dont vous avez besoin ; tout mon désir est que vous veuillez bien vous croire un peu chez vous dans mon chez moi. Je regretterai pour ma belle-fille qu'elle ait été obligée de se rendre au sein de sa famille. Je n'ai autour de moi que des neveux en vacances, et MM. Lacombe et Henry Moreau2 qui viennent très obligeamment m'aider à trouver dans les débris de mes anciens travaux quelque chose qui ne soit pas trop indigne d'être conservé. Nous causerons de cette entreprise et aussi du voyage à Lucerne3 où, j'aurais tant désiré de pouvoir vous rejoindre. Vous me direz en plus ce qui a été la visite que vous venez de faire à Noisiel4.
Au bon prochain revoir, mon cher ami, je vous remercie d'avance en vous embrassant, et vous répétant que je suis à vous et avec vous de tout cœur.
Berryer.