Année 1854 |
10 août 1854
Henri Lacordaire à Alfred de Falloux
Sorèze1, 10 août 1854
Monsieur et cher ami,
M. le Curé de Cholet ne m'a fait parvenir qu'il y a peu de jours votre petit mot du 7 juin dernier, où vous me recommandiez sa paroisse pour une mission. J'ai eu bien du regret de ne pouvoir agréer sa demande appuyée par vous. Nous sommes accablés de demandes auxquelles nous sommes impuissants à suffire, et je réserve naturellement nos prédicateurs pour les besoins les plus pressants qui sont autour de nous. Vous me pardonnerez assurément le malheur que j'ai de ne rien faire qui vous soit agréable, en considérant la bonne volonté que j'en ai.
Je vous écris du bout du monde ou à peu près, du fond d'un collège que nous venons d'acquérir, et où je vais gouverner des enfants, ce qui n'est guère plus facile que de gouverner des hommes. Mais, si loin que je sois du passé et du présent, je n'en conserve pas moins votre souvenir, et vous prie d'agréer l'expression de mes sentiments de haute estime et de dévouement.
Fr. Henri-Dominique Lacordaire, Prov. Des Fr. Prêch.
*Lettre publiée dans Le Correspondant du 25 mai 1911.