CECI n'est pas EXECUTE 5 février 1860

Année 1860 |

5 février 1860

Henri Lacordaire à Alfred de Falloux

Sorèze, 5 février 1860

Mon cher ami,

Ce n'est qu'hier, par une lettre de Montalembert et par le Journal de Toulouse, que j'ai appris mon élection à l'Académie française1. Je n'ai pu vous en remercier dés hier, parce que ç'a été, du matin au soir, une fête à l’École, et qu'il ne m'est pas resté un instant, pour vous exprimer ma gratitude, quoique en y pensant toujours. J'ai joui personnellement de cette élection, comme d'une marque d'estime affectueuse venant du plus illustre de mes contemporains ; mais j'en ai joui surtout pour la religion, et comme d'un signe que Dieu réserve à notre patrie des jours meilleurs. C'est là mon intime et profonde conviction, et les difficultés ténébreuses du temps présent me paraissent une aurore de mes vœux, qui sont aussi les vôtres. Plus que personne, vous avez pris part à mon élection. Vos démarches, vos conseils, votre autorité m'ont acquis plus d'un suffrage ; mais je vous remercie surtout du vôtre, qui m'est l'un des plus chers. Veuillez agréer, avec mes remerciements, l'expression plus que jamais cordial le sentiment de haute estime et d'attachement.

Fr. Henri-Dominique Lacordaire, des Fr. Prêch.

P. S. - J'ai écrit hier à Montalembert, j'écris tout à l'heure à M. Cousin.

*Lettre publiée dans Le Correspondant du 10 juin 1911.

Notes

1Lacordaire avait été élu à l'Académie française le 2 février 1860, au siège d'A. de Tocqueville.

Notice bibliographique


Pour citer ce document

, «5 février 1860», correspondance-falloux [En ligne], Second Empire, Année 1852-1870, Année 1860, CORRESPONDANCES, BIOGRAPHIE & CORRESPONDANCES,mis à jour le : 25/01/2013