Année 1860 |
22 mars 1860
Henri Lacordaire à Alfred de Falloux
Sorèze, 22 mars 1860
Mon cher ami,
J'ai achevé la lecture des écrits de M. de Tocqueville, et j'ai reçu de la sœur qui l'a soigné à son lit de mort, un récit très touchant de ses derniers jours ; mais toute notice biographique me manque encore, et j'écris à M. Ampère pour le prier de me mettre au courant à cet égard. Ma lettre pour lui est ci-incluse, et je vous prie de la lui faire parvenir quelque part qu'il soit. Vous m'avez-vous même offert de me rendre ce petit service.
Je viens de lire l'arrêt rendu dans l'affaire de Mgr l'évêque d'Orléans. Les considérants son sévères en ce qui concerne Mgr Rousseau1, et il est vrai que, pour ma part, soit dit entre nous, j'eusse mieux aimé un langage plus simplement historique. Mais enfin l'affaire s'est bien terminée, et j'en suis très heureux. Reste la grande, qui marche à grands pas vers une solution qui doit, à mon sens, amener de grandes catastrophes, malgré la très profonde habileté qu'on y déploie.
Je vous renouvelle bien cordialement l'expression de mes sentiments de haute estime et d'attachement.
Fr. Henri-Dominique Lacordaire, des Fr. Prêch.
*Lettre publiée dans Le Correspondant du 10 juin 1911.