Année 1861 |
29 janvier 1861
Henri Lacordaire à Alfred de Falloux
Sorèze, 29 janvier 1861
Mon cher ami,
J'ai reçu votre lettre du 22 janvier deux heures avant de me rendre à l'Académie1. Elle a été pour moi une bonne consolation ; car je souffrais de la pensée de votre absence. Vous seul, en effet, avez manqué à cette fête plus religieuse que littéraire, et qui, semble-t-il, a été un heureux événement et un présage de bon augure pour tous ceux qui aiment et servent l’Église. Votre lettre a sensiblement adouci mes regrets, tout en me laissant le chagrin de vous savoir malade et hors d'état de vous joindre à nous. Je ne vous dis rien de la science, sur laquelle on a dû vous écrire. La sympathie a été bien au-delà de ce que j'attendais, sauf, bien entendu, de la part des hommes officiels et de la cour qui était là tout entière, sauf l'empereur. Aussitôt après l'audience des Tuileries, je repartirai pour Sorèze. Il est probable qu'elle aura lieu jeudi ou dimanche prochain. Veuillez présenter mes hommages respectueux et mes remerciements à Mme de Falloux, qui vous a servi de secrétaire, et agréer l'expression cordiale de mes sentiments de haute estime et d'attachement.
Fr. Henri-Dominique Lacordaire, des Fr. Prêch.
*Lettre publiée dans Le Correspondant du 10 juin 1911.