1881 |
21 octobre 1881
Charles de Mazade à Alfred de Falloux
Monsieur le Comte,
Voulez-vous me permettre de me souvenir de vos bontés et de m'en faire un titre dans ma position de candidat a l'Académie française. Je n'ai pas voulu me hâter par respect pour la mémoire des hommes que l'Académie a en ce moment à remplacer. Je me décide aujourd'hui a me présenter pour l'un des trois fauteuils vacants. Succéder à M. Dufaure, à M. Duvergier de Hauranne1 ou à M. Littré2 serait un grand honneur. Vous ne vous étonnerez pas que je me sois laissé tenter. Je ne sais guère l'art des sollicitations importunes et des obsessions, mais je connais depuis longtemps votre bienveillance pour moi et je n'ai pas besoin de vous dire une fois de plus combien je serais heureux. J'ignore à quel moment aura lieu l'élection. Je ne sais pas si à cette époque vous pourrez être à Paris. Au premier avis de votre arrivée, je me ferais un devoir d'aller vous rendre visite, et en dehors même de toute candidature, je serais heureux de me retrouver auprès de vous, surtout dans de pareils moments.
Recevez, Monsieur le comte, la nouvelle assurance de ma docile et affectueuse considération.
Ch. de Mazade