CECI n'est pas EXECUTE 4 janvier 1872

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4 janvier 1872

Camille de Meaux à Alfred de Falloux

4 janvier 1872,

Cher Monsieur,

Voici le pli que vient de me remettre solennellement le M[arqu]is de Franclieu1. On me dit qu'il envoit [sic] cette lettre que je ne connais pas à l'Union. L'Union la publiera-t-elle ? Plus je [mot illisible], plus je trouve que le principal service que vous nous aurez rendu consistera à ouvrir une perspective monarchique aux hommes d'honneur qui sont et veulent, s'il se peut rester sensés. Bernard d'Harcourt2 vient de me compter que votre proposition d'arbitrage par l'Assemblée était précisément celle qui plaisait au C[om]te de Paris qui avait été parlé à Lucerne3 et n'a pas hélas obtenu de réponse. Maintenant, je demande à Dieu que vous ne payez pas trop cher le bien que vous nous avez fait. Je le souhaite sans égoïsme : afin que vous nous reveniez. Nous aurions besoin de vous chaque jour ; venez au moins quelquefois. Mettez je vous prie mes vœux et mes hommages au pied de Madame de Falloux et de Mademoiselle Loyde. Vous savez combien je vous appartiens.

C. de Meaux

Notes

1Franclieu, Charles Paul Alexandre Pasquier, marquis de (1810-1877), homme politique. Élu des Hautes-Pyrénées à l'Assemblée nationale de 1871, il se fit inscrire à l'extrême droite, parmi les légitimistes intransigeants, et vota pour la paix, pour l'abrogation des lois d'exil, puis pour la démission de Thiers. Il s'abstint lors du vote sur la prorogation des pouvoirs du Maréchal, vota pour l'état de siège, contre le ministère de Broglie, contre la dissolution de l'Assemblée, contre l'amendement Wallon, contre les lois constitutionnelles. En mai 1872, le duc d'Aumale ayant avoué à la tribune ses préférences pour le drapeau tricolore, M. de Franclieu lui écrivit une lettre pour lui reprocher de pactiser avec la Révolution. Ayant protesté contre la prorogation des conseils municipaux, il demanda, le 8 janvier 1874, avec la gauche, que la nomination des maires fut laissée aux conseils municipaux. Il signa l'adresse des députés au pape à propos du Syllabus, et fit partie du pèlerinage de Paray-le-Monial. Le 11 décembre 1875, il fut élu sénateur inamovible par l'Assemblée nationale. Après le 16 mai, il vota la dissolution, mais ne cacha pas combien peu de confiance lui inspirait le gouvernement de l'ordre moral. Il mourut quelques mois après.
2Harcourt, Bernard d' (1821-1912), diplomate. Ambassadeur à Rome (1871), à Londres (1872-1873) puis à Berne (1874-1876).
3Résidence du comte de Chambord.

Notice bibliographique


Pour citer ce document

, «4 janvier 1872», correspondance-falloux [En ligne], BIOGRAPHIE & CORRESPONDANCES, CORRESPONDANCES, Troisième République, 1872,mis à jour le : 22/08/2012