Année 1854 |
25 mars 1854
Alfred de Falloux à Jules de Bertou
Cher ami,
Je vous remercie d'avoir si bien parlé pour moi dans la rue du Bac1, et j'en suis charmé quoique je conserve toujours une méfiance qui me servira désormais de guide intérieur. Le départ général semble définitivement fixé à lundi de la Passion ; Marie et Loyde2 pour Paris, moi pour Nantes où se tient le concours précurseur de celui de Poissy3. Marie désire beaucoup conserver son incognito le plus tard possible. Veuillez donc n'en parler que dans la rue S[ain]t Dominique où vous savez si bien ce que vous avez à dire d'avance. Si vous voyez Charles de Bourmont4 dites-lui, avec mes plus tendres souvenirs, que contre toutes ses habitudes et par conséquent contre toute prévision de ma part Arthur de Cumont était absent d'Angers au moment où ma lettre lui a été adressée relativement à la mort de César5, et que ce retard m'a bien vivement contrarié. Il désirait que l'article de L'Union de l'Ouest fut répété dans L'Union de Paris, il est probable que l'article paraît aujourd'hui samedi à Angers. Pourriez-vous le recommander aux Riancey6 dès que vous-même, cher ami, vous aurez ce petit mot. Vous apprendrez avec plaisir, que nos négociations, poursuivies jusqu'à Paris, pour le mariage d'Arthur de Cumont, ont enfin réussies. Il épouse, tout de suite après Pâques, Melle Marie de La Barre, fille unique d'un conseiller à la cour d'Angers, qui aura en plus 30.000 de rente. Cette lettre écrite, je reçois l'article sur César, qu'on a fait paraître dans L'Ami du peuple et que répétera L'Union de l'Ouest de demain. Je vous l'envoie à tout hasard pour L'Union de Paris. Alfred