Année 1855 |
16 janvier 1855
Alfred de Falloux à Jules de Bertou
Bourg d'Iré, le 16 janvier 1855
Cher ami,
Je voulais d'abord envoyer votre propre lettre à M. Molé, mais le plaisir de Mme reposer dans la jouissance de tout ce que je viens de retrouver ici, l'a promptement emporté, sur les préoccupations académiques. L'inquiétude me prend cependant de temps en temps, que M. Villemain ne soit revenu à l'idée de supprimer ma lettre. Je crois donc, en dernière analyse, qu'il serait très utile que vous voulussiez bien vous faire mon ambassadeur auprès de M. Molé et du duc de Noailles. Je mets M. Molé en tête avec intention; il est celui qui a pris et qui probablement encore, le plus chaudement à cœur toute cette affaire. Je tiens donc à ce qu'il retrouve une reconnaissance dans l'empressement avec lequel je m'adresse à lui le premier. Veuillez faire valoir la discrétion que je mets à ne pas lui occasionner, par une lettre directe, la peine d'une réponse écrite. Et demandez lui, de ma part ses propres nouvelles et celles de la princesse Lievin1. Supprimez dans votre ambassade tout ce qui concerne Pingard. C'est une source d'information qu'il faut ménager pour l'avenir, et ne pas courir le risque de la tarir en la divulguant. Je vous demande bien aussi de voir Madame Swetchine un peu pour moi et de me donner beaucoup de ses nouvelles. Vous me feriez en outre bien plaisir, à un moment perdu d'Antoine2, de l'envoyer prendre des nouvelles des Mackau3 en leur faisant savoir que c'est moitié de votre part et moitié de la mienne. Mr et Mme de Caradeuc4 vont à merveille et vous envoient de fidèles souvenirs. Pour moi vous savez ce que j'y ajoute, cher ami, ou plutôt par où je les devance.
Alfred.