Année 1855 |
10 juin 1855
Alfred de Falloux à Jules de Bertou
Bourg d'Iré, le 10 juin 1855
Cher ami,
Je vous remercie à la hâte, de vos tendres félicitations au moment de partir pour Angers, avec Elie de Gontaut1, et pour Nantes avec l'espoir d'y trouver à la douane les tableaux que mon frère m'annonce devoir y être arrivés. L'Assemblée nationale et L'Union n'ont publiés que la première moitié de la distribution des prix et ont complètement passés sous silence la seconde, ce qui rend inexplicable, pour le public, entr'autres inconvénients, l'article d'Henri de Riancey qui réserve le mérite des animaux nés et élevés en France en regard des animaux anglais. Or, à la suite de cela, le journal ne donne que les prix et les noms des animaux nés ou achetés à l'étranger. Au point de vue général, cette suppression est la suppression même de tout l'effort national que le concours avait pour but de faire ressortir. A mon point de vue privé, il m'enlève toute la notoriété et par conséquent tout le bénéfice de mon succès, puisque naturellement mon nom ne peut se trouver articulé dans la catégorie où je ne pressentais pas la queue de la moindre bête. Je vous tiens quitte, cher ami, de tout souci, [mot illisible] et autres, si vous pouvez faire parvenir ma réclamation à M. Malac2 et à M. de Riancey3, en ayant bien soin de leur faire observer que ce n'est pas la mention isolée, de mon succès que je réclame, mais celle de la catégorie de mes pareils et de mes vainqueurs tout entière. Je vous embrasse bien vivement à la hâte.
Alfred.