CECI n'est pas EXECUTE 31 mars 1871

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31 mars 1871

Jules de Bertou à Alfred de Falloux

31 mars 1871

Cher ami,

Plus la déroute générale s'accentue, plus l'inaction des Princes1 devient coupable. Si cette nouvelle épreuve ne les éclaire pas les uns et les autres il faudra nécessairement renoncer à jamais en rien tirer et alors ce qu'il y aurait de mieux à faire dans l'intérêt du moment ne sera-t-il pas d'appuyer purement et simplement M. Thiers afin de ne pas décourager les honnêtes gens en leur offrant le spectacle d'une assemblée desunie en présence de princes qui ne savent pas se réunir?  Je ne change pas d'avis mais j'en cherche un et c'est à vous que je le demande, car jusqu'au bout je veux éclairer mon jugement et désirer pour mon pays ce qui convient le mieux à son salut. D'ailleurs, il n'est si petit [deux mots illisibles] une certaine action et comme ce que j'écris au directeur2 de la correspondance des journaux de province la fait quelque fois incliner d'un côté plus tôt que de l'autre, il n'est pas inutile que je sache ce que j'écris? Vous allez voir par les lettres que je vais mettre sous cette enveloppe à quel point M. M. de Dreux semble vouloir tirer leur épingle du jeu et cependant par le même courrier qui apporte cette lettre en venait une autre de l'oncle Gustave3 disant : la fusion est faite dans les esprits, elle ne tardera pas à se manifester prochainement et officiellement par les Princes. Toujours des espérances. jamais un fait sérieux tangible et pendant ce temps là la France s'en va plus qu'en quenouille. Je vous embrasse tous les quatre de tout coeur.

Jules

Notes

2Sans doute Saint-Chéron.
3Sans doute Gustave Janicot, directeur de la Gazette de France, périodique légitimiste.

Notice bibliographique


Pour citer ce document

, «31 mars 1871», correspondance-falloux [En ligne], BIOGRAPHIE & CORRESPONDANCES, CORRESPONDANCES, Troisième République, 1871,mis à jour le : 06/10/2012