Année 1856 |
20 juin 1856
Alfred de Falloux à Francisque de Corcelle
Cher ami, Montalembert vous annonce dans une note de son travail1 dont vous serez certainement plus content que le comte Walewski2 et qui prépare merveilleusement le vôtre, sans l'entamer en quoique ce soit.
J'ai vu le Légat3, la plupart de nos évêques, le Nonce plusieurs fois ; du tout est résulté une impression absolument identique : les yeux sont ouverts, et l'alarme est profonde. Nos cardinaux les plus timides m'ont hautement et sans réserve remercié de mon second article4. Je passe sous silence e pour aujourd'hui d'autres symptômes plus confidentiels. Je crois donc que vous ne pouviez écrire plus opportunément sur un sujet plus grave pour un public plus attentif. Je me propose de quitter les Neothermes5 de lundi en huit 30 juin. Jusque là je serai tout à vos ordres. Passé cela, je vous souhaiterais plus que je ne vous espérais, en Bretagne ou en Anjou. Mon adresse fondamentale est toujours Segré. Je vais de ce pas chez le pauvre Tocqueville dont Madame Swetchine m'a décrit la profonde affliction. L'archevêque a étrangement embrouillé la délicate affaire de Cousin. Je ne désespère cependant pas d'une bonne issue. À vous tout cœur.
Alfred.