1873 |
28 février 1873
Alfred de Falloux à Charles de Lacombe
Angers, 28 février 1873
Mon cher ami,
j'ai appris avec bien de la joie la naissance de votre fils et avec bien de la reconnaissance votre souvenir, qui m'a été transmis des deux côtés en même temps. Le bon Dieu vous envoie une récompense qui, je l'espère, est un gage d'avenir pour notre malheureux pays. S'il renouvelle les générations qui recevront, avec le sens et l'exemple paternel, la tradition d'un patriotisme intelligent et dévoué, c'est que cette tradition n'est pas irrévocablement condamnée. Il n'y a que ceux de mon âge qui mourront sans consolation. Non, j'ai tort de dire cela et je ne le pense pas, car c'est une consolation aussi puissante que douce d'entrevoir des plus heureuses perspectives pour ceux qu'on aime. Faites bien agréer toutes mes félicitations à Madame de Lacombe1 à Mademoiselle Jeanne2, qui va être, j'en suis sûr, une excellente seconde petite maman, et croyez bien, mon cher ami, à tous mes vœux du fond du cœur.
Alfred.