CECI n'est pas EXECUTE 23 juillet 1855

Année 1855 |

23 juillet 1855

Pierre-Antoine Berryer à Alfred de Falloux

Augerville-la-Rivière, 23 juillet [1855]

Mon ami, je n'ai pas été moins affligé que vous des contretemps qui m'ont fait perdre l'occasion de vous embrasser et de causer avec vous à Paris ; j'espérais m'en dédommager très prochainement en Anjou, mais voici l'affaire d'Auth … tout à fait arrangé, ce dont je m'applaudis fort dans l'intérêt de cette honorable famille pour qui les débats publics étaient si pénibles, et cette pacifique conclusion me faisant relancer au voyage à sablais, je pars pour aller plaider à Bourges et à Lyon. Toutefois je garde la ferme résolution d'aller vous chercher Bourg d'Iré dans le courant de cet automne ; je ne sais pas bien quand, mais certainement je me tiendrai parole et ne perdrai pas le plaisir que je me promets.

Je suis charmé du contentement que vous avez rapporté de Champlatreux ; notre ami M. de Larcy me donne d'aussi satisfaisantes assurances après le double voyage qu'il vient de faire en Allemagne et en Angleterre. Je sais que le prince qui a quitté l'Espagne et parcourt en ce moment l'Italie, doit prochainement suivre la route que son frère aîné a ouverte. Je viens de lire deux désolantes lettres de Crimée1, nos récolte de Beauce et du Gâtinais sont superbes; on m'apporte aujourd'hui un triste récit du spectacle qu'offre Paris où le peuple et beaucoup d'habitants des campagne couchent dans les rues à la porte du ministère des finances et des mairies pour entrer les premiers aux bureaux de souscription de l'emprunt. Mon ami, soignez vos belles étables, vos belles prairies, vos fécondes cultures, donnez un utile exemple autour de vous et retenez les bonnes populations de votre Anjou dans les nobles et modestes travaux de l'agriculture.

J'ai plaidé pendant trois jours de la semaine dernière à Orléans et j'y suis resté si occupé que je n'ai pas pu voir notre admirable évêque qui était à la chapelle, mais je retourne en cette ville après-demain et j'irai le chercher à sa maison des champs.

Au revoir, mon bien bon ami, gardez-moi toute votre amitié qui met aussi honorable qu'elle mais chère depuis déjà longues années et croyez toujours à mon sincère et profond attachement.

Berryer

Je vous prie de présenter mes humbles et très respectueux hommages à Madame de Falloux.

Notes

1Depuis le 27 mars 1854, la France était en guerre contre la Russie. Un premier assaut contre le fort de Malakoff par le général Pélissier venait de se solder par un échec.

Notice bibliographique


Pour citer ce document

, «23 juillet 1855», correspondance-falloux [En ligne], Année 1852-1870, Second Empire, Année 1855, CORRESPONDANCES, BIOGRAPHIE & CORRESPONDANCES,mis à jour le : 14/09/2013