Année 1848 |
20 septembre 1848
Alfred de Falloux à Marie de Falloux
Paris, 20 septembre 1848
Mon cher amour,
Je vous écris avant la chambre parce qu'il est probable que je parlerai aujourd'hui dans l'enseignement, et que je veux suivre la discussion très attentivement : or, quand je vous écris toutes mes pensés s'envolent à Caradeuc et elles ont bien de la peine à revenir dans l'assemblée. J'ai eu une vraie inquiétude hier pour Mme Swetchine qui a presque eu une fluxion de poitrine : hier au soir elle n'avait plus aucune fièvre, et une saignée dont il avait été question a été déclarée inutile. Le discours de Montalembert a eu un effet lamentable dans la chambre1 : je crois qu'il en produira un tout autre dans le pays, mais enfin lui-même a senti qu'il avait trop laissé sentir son antipathie pour la société moderne et il est le premier à demander, comme tout notre petit conseil, que je tâche de ramener la paix sur ce terrain, en réservant les vraies difficultés pour la loi organique qui viendra, du reste, Dieu sait quand !
Chère maman, Saint Victor est toujours dans le même état : Valérie et Alexis t'envoie [sic] toutes leurs tendresses et t'embrassent presque comme moi. Ma santé se tire de tout cela étonnament. Ayons donc tous confiance en Dieu et ne vous faites, sur rien, aucune inquiétude qui serait un manque de reconnaissance.
Alfred