Année 1864 |
21 juillet 1864
Alfred de Falloux à Barthélémy Pocquet
Angers, 21 juillet 1864*
Votre lettre est venue me rejoindre à mon retour des eaux1. En omettant Monsieur de Saint-Chéron et Lavedan mis hors de combat par autorité de justice et Georges de Cadoudal2 qui est déjà votre collaborateur, je me trouve fort embarrassé pour vous indiquer quelqu'un qui remplit même approximativement les conditions que vous m'indiquez avec très juste raison. La saison exclut en même temps de Paris les amis à qui je pourrais demander des lumières et je suis même, en traversant Angers, privé du secours de M. de Cumont qui est actuellement avec sa famille à vos bains de mer à Saint-Gildas3. Si vous aviez là quelqu'un qui pût causer avec lui, peut-être serait-ce la meilleure source car, placé dans la même situation que vous pour l'Union de l'Ouest, il n'a pas dû rester inactif et serait certainement heureux de faire avec vous un nouvel acte de confraternité.
Quant à moi vous ne pouvez douter de mon empressement et je vous assure qu'il est bien sincère quoique si peu efficace. Je vais réfléchir et chercher de mon mieux et si j'arrive à quelques bonnes découvertes je n'aurai rien de plus à cœur que de vous en faire part.
1Falloux revenait des eaux de Royat, en Auvergne.
2Louis-Georges de Cadoudal (1823-1885), fils du général Joseph de Cadoudal, et neveu du célèbre chef de la chouannerie morbihannaiss, journaliste politique et écrivain, collaborateur du Correspondant, de L'Union et du Journal de Rennes, il est l'auteur de très nombreux ouvrages. Il sera élu au conseil général du Morbihan pour le canton de Saint-Jean Brévelay de 1871 à 1880.
3Saint-Gildas de Rhuys, commune du Golfe de Morbihan.
