CECI n'est pas EXECUTE 29 juin 1846

Année 1846 |

29 juin 1846

Hippolyte Violeau à Alfred de Falloux

Morlaix1, 29 juin 1846

C'est maintenant à mon tour, Monsieur, de vous remercier de votre aimable lettre et de l'article que vous êtes bien voulu me consacrer dans le journal d'Angers2. Je ne mérite qu'une bien faible partie de vos éloges, mais je ne vous en suis que plus reconnaissant lorsque je songe aux nombreuses imperfections de mes écrits.

J'accueille avec joie l'espérance de vous voir un jour, et je me réjouis de la promesse que vous me faites de me porter de vos ouvrages ; depuis longtemps je les connais de réputation, je regrette seulement de n'avoir jamais une occasion de les lire. Je serai tout fier de les recevoir de votre main, et de les posséder dans ma petite bibliothèque.

Vous avez parfaitement raison quand vous dites que chacun de nous a sa part de tribulations et de souffrances, oui, chacun de nous à sa blessure secrète que le temps ne ferme pas et l'homme heureux est encore à trouver. Que pouvons nous faire contre la volonté de Dieu, nous qui ne sommes rien ? Comment lutter avec la toute-puissance. Les relations le mieux est de se soumettre humblement et de réciter tout bas son Pater. Cependant il faut l'avouer, il serait bien doux de rencontrer un peu de bonheur avant de quitter ce monde !

Dieu ne l'a point permis pour la grande majorité des hommes et peut-être pour tous. Le plus heureux, c'est le plus résigné.

Je vous prie de me pardonner si je n'ai pas répondu plus tôt à votre bonne lettre ; un nouvel ouvrage que je me propose d'écrire prochainement à nécessité pour moi un voyage à Brest et des courses dans les environs de cette ville. J'ai revu des lieux pleins de souvenirs d'enfance et que je vais essayer de peindre dans un petit roman. Ce voyage m'a fait négliger ma correspondance, mais votre bonté m'assure de votre indulgence, et je compte trop sur mon pardon pour insister encore à le réclamer.

Veuillez agréer, Monsieur, avec l'expression de ma gratitude, l'assurance des sentiments les plus respectueux de votre serviteur, Hippolyte Violeau.

 

1Ville du Finistère où H. Violeau a établi sa résidence.

2L'Union de l'Ouest.


Notice bibliographique


Pour citer ce document

, «29 juin 1846», correspondance-falloux [En ligne], Monarchie de Juillet, Années 1837-1848, BIOGRAPHIE & CORRESPONDANCES, CORRESPONDANCES, Année 1846,mis à jour le : 27/03/2015