1870 |
24 septembre 1870
Edouard de Fitz-James à Alfred de Falloux
Paris, 24 septembre 1870
Mon cher Falloux, je risque cette lettre par un ballon, j'espère qu'elle vous parviendra. Elle contient ma proclamation en cas d'élection. je vous demande de la faire parvenir à Cumont et de lui donner toute la publicité nécessaire par affiches et dans les journaux. J'espère que vous la trouverez bien. Je vous autorise à y changer néanmoins ce que vous trouveriez à propos de changer. Je tiens à m'y affirmer comme monarchique autant que libéral. Il me répugnerait d'être pris pour autre que je suis et d'avoir l'air de dissimuler mes croyances politiques. Je suis sûr que vous m'approuverez.
Paris est bien triste, les Prussiens commencent à attaquer Paris sérieusement. Nous avons eu un succès aujourd'hui du côté de Villejuif1. Je ne crois pas au débordement des < mot illisibles> pendant le siège, on les sent bouillonner cependant.
A revoir. Que Dieu protège la France. Je vous recommande ma famille. Je ne saurais la confier à un meilleur ami que vous.
Duc de Fitz-James
Note de Jean-Louis Ormières
Proclamation de Fitz-James pour les élections de Février en Maine-et-Loire: "Religion, ordre, liberté, telle a toujours été la devise politique: le principe républicain et le principe monarchique. Que le pays choisisse dans son Assemblée Constituante celui qu'il préfère, je jure de défendre le principe adopté et de lui être dévoué". Mais plus loin, Fitz-James dit "Je désire la France monarchique avec la France, je désire la monarchie. Je désire la réconciliation des princes de la Maison de Bourbon; je désire la monarchie héréditaire, constitutionnelle avec deux chambres, émanées toutes deux du suffrage universel. Je veux en un mot que le roi règne et que le pays gouverne".
1Commune limitrophe de Paris.