CECI n'est pas EXECUTE 10 février 1882

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10 février 1882

Edouard de Fitz-James à Alfred de Falloux

Paris, ce vendredi 10 février 1882

Mon cher Falloux,

Je n'accepte pas plus votre refus que je n'ai accepté votre démission du Président du comice de Segré, car je suis convaincu qu'au nom de devoirs et d'intérêts bien plus considérables encore, vous reconnaîtrez qu'il n'y a que vous qui pouvez prendre la responsabilité, et rédiger ce que nous devons dire au comte de Chambord. Vous avez été et vous êtes crucifié pour sa cause qui est celle de la France et de la nôtre. Vous n'en restez pas moins et davantage encore un chef parce que vous êtes le royaliste qui dans notre temps avez fait le mieux, qui avez vu le plus juste et qui avez été aussi indépendant pour dire ce qui était vrai. Tant qu'un chef vit on ne doit ni parler ni agir pour lui ; même dans l'espoir de faire mieux apprécier ses idées et ses actes, ce serait le diminuer.

Vous êtes le chef de notre vérité monarchique et vous devez toujours marcher devant nous pour que cette vérité vive et éclate dans toute sa force, il n'y a que la vérité divine qui ressuscite du tombeau où vous voudriez descendre mais où vous n'avez pas le droit de descendre. Vous devez vivre agir et parler tant qu'il plaira à Dieu que vous puissiez le faire pour sa plus grande gloire et pour le salut du pays.

Le comte de Chambord pensera et fera ce qu'il voudra de ce que vous écrirez et de ce qui sera signé par des milliers de royalistes. Tant pis pour lui s'il ne nous écoute pas. La question est de faire notre devoir en sauvegardant la responsabilité de notre cause. Croyez-moi, moi.

A revoir et à bientôt si vous aviez besoin de moi. Je vous aime bien.

Duc de Fitz-James

Je reviens de relire une lettre pardonnez à un soldat de vous parler si péremptoirement et n'y voyez qu'une preuve de sa confiance et de son admiration.


Notice bibliographique


Pour citer ce document

, «10 février 1882», correspondance-falloux [En ligne], Troisième République, BIOGRAPHIE & CORRESPONDANCES, CORRESPONDANCES, 1882,mis à jour le : 14/02/2017