CECI n'est pas EXECUTE 13 septembre 1877

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13 septembre 1877

Alfred de Falloux à Jules de Bertou

13 septembre 1877

Cher ami, j’ai fait moi-même la recherche que vous désiriez, et elle n’a rien produit ; mes exemplaires de la dernière édition des lettres de Madame Swetchine sont tous partis aussi. Je vous envoie donc votre propre exemplaire non relié, comme vous m’y avez autorisé, et vous pourrez le prendre chez Roze1 quand vous voudrez, à partir de samedi.

Le sculpteur, que vous m’avez vu emmener, s’est trouvé le plus excellent homme du monde, avec une belle-sœur religieuse aux sourds-muets et un petit garçon de neuf ans atteint de cette infirmité placé à votre porte sous la protection de sa tante. Le père s’appelle M. Maurice : il demeure rue d’Anjou 49 et tient un magasin de sculpture en bois. Il m’a dit avoir un très joli modèle Louis XIV, et comme je me refusais à lui laisser emporter aucun des miens, il a été convenu qu’il irait prendre chez M. Brunclair la mesure du duc de Bourgogne et lui adapterait son modèle, en l’allongeant selon le besoin. Il était convenu aussi qu’il m’enverrait un échantillon de ce modèle, mais dans ce moment-là, je n’avais point pensé à vous. Les voyages de Godivier sont de la peine et du temps perdus. Vous simplifieriez donc tout si vous vouliez bien faire une visite rue d’Anjou, y tout examiner et y tout décider à ma place, en dispensant alors M. Maurice de ne rien envoyer au Bourg d’Iré, sauf les deux cadres quand ils seront achevés, car je suis bien impatient aussi de celui du cardinal. Veuillez vous rappeler, en prononçant votre jugement, que le duc de Bourgogne étant un peu plus grand que la sainte famille à laquelle il doit faire pendant, je désire que son cadre augmente le moins possible la différence et ne s’étale pas en largeur exagérée. Je prie également M. Maurice d’aller prendre tout de suite là encore chez M. Brunclair, s’il n’y a pas déjà été, car il doit m’envoyer le tableau dans son ancien petit cadre aussitôt qu’il sera réparé, afin que je puisse tout de suite dans le salon, et aussi pour qu’ils ne demeurent pas inutilement chez M. Brunclair qu’il embarrasse.

Le comice d’hier s’est très bien passé. Le duc de Fitz-James2 y a eu un chaleureux succès et si vous passez à l’Union de l’Ouest en revenant de la bibliothèque, samedi ou lundi, vous devrez y trouver son discours. Antoine [de Castellane] a quitté Rochecotte, trois jours après son arrivée, sans faire aucune scène. Il annonce un prochain retour pour le transfert du petit Jacques dans la chapelle. Nous ne nous contentons nullement du statu quo pour votre gorge.

Alfred

1Roze, Pierre-Gustave (1812-1883), militaire. Promu enseigne de vaisseau en 1837, il avait pris part à l'expédition du Mexique. Capitaine de vaisseau en 1856, contre-amiral en 1862, il sera nommé gouverneur de Cochinchine en 1865. Il avait quitté le service actif en 1877. Falloux en avait fait son collaborateur pour la rédaction de ses Mémoires.

2Fitz-James, Édouard, Antoine, Sidoine de (1828-1906), propriétaire du château de la Lorie, près de Segré, en Maine-et-Loire, et donc voisin de Falloux auquel il est lié d'amitié.


Notice bibliographique


Pour citer ce document

, «13 septembre 1877», correspondance-falloux [En ligne], Troisième République, BIOGRAPHIE & CORRESPONDANCES, CORRESPONDANCES, 1877,mis à jour le : 27/09/2018