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20 mars 1878
Alfred de Falloux à Jules de Bertou
20 mars 1878
Cher ami, les deux volumes de Montalembert sont déjà sur ma cheminée, à l’intention de l’abbé Baudre et le P. Curci, avec votre marque, que M. de Bennetot1 a dévoré tout d’une haleine arrivera en même temps, c’est-à-dire samedi, si Dieu le permet. Pour Victor Hugo, rappelez-vous bien que mon premier volume est en petit format et ne m’a coûté que 2 fr. Je ne suis certainement pas disposé à en donner davantage même pour vous faire plaisir. Le suffrage de M. Lemarchand m’en fait beaucoup ; il n’aurait probablement pas dit cela sous Pie IX ; mais il me semble que cela nous autorise maintenant en parler en toute franchise à qui nous voudrons.
Les voyageuses vont monter en voiture après déjeuner et paraissent contents de leur déménagement. Je désespère de faire, samedi une aussi heureuse rencontre que vous à Château-Gontier2, mais je n’en aurais pas moins bien de l’empressement à vous embrasser.
Alfred
Veuillez rendre à Monsieur Godart sentiment pour sentiment et me faire une part dans vos lettres au pauvre général Trochu. Avez-vous déjà commencé le Monde ? Ce sera la première question au revoir.
Falloux
Monsieur le Comte, mon œil est bien reconnaissant de votre bienveillant intérêt ; débarrassé par Monsieur Poitevin d’un malencontreux grain de sable, il fonctionne désormais à merveille et sera très heureux de vous revoir à Angers.
J. de B.
1Joseph de Bennetot, secrétaire de Falloux.
2Château-Gontier, en Mayenne.