CECI n'est pas EXECUTE 20 juin 1878

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20 juin 1878

Alfred de Falloux à Jules de Bertou

20 juin 1878

Cher ami, je vous envoie l’incluse de mon frère1 qui m’en voudrait beaucoup si je ne vous encourageais à lui écrire de nouveau. Le discours dont se plaignait la lettre à laquelle il répond était un discours de Léon XIII au général Kansler2 qui était à peu de choses près, du Pie IX tout pur. Avez-vous lu, au Congrès catholique de Paris, le discours de Monsieur de Mun et celui de Monsieur Delaporte3 ? Ceux-là sont du Charenton4 sans mélange. Qu’est-ce que c’est que ce P. Delaporte ? Est-ce encore un jésuite, bien nommé, cette fois, car on déclinera bientôt, comme dans Molière, la porte de la porte, à la porte ! Et ceux que nous verrons encore une fois expulser aurons certainement été les plus ardents ouvriers de cette catastrophe. Puissent-ils, du moins, nous laisser sauver les sœurs de Saint-Vincent-de-Paul ! et celles de Saint-Martin !

J’ai reçu une très aimable lettre de M. Joubert5 qui paraît concevoir de l’espérance pour M. Fairé6. Que vous en revient-il par Maurice et Aubin qui sont encore plus au courant que M. Joubert des secrets du suffrage universel ?

Nous attendons tout à l’heure le complément de vos bonnes nouvelles des Pérignon7 qui craignaient bien de vous manquer à cause de leur heure matinale. Albert [de Rességuier] est encore à Paris, mais il ne le croit pas, prend le duc de Nemours pour un de ses gendres, et est toujours convaincu qu’il a renoncé au monde comme vous et moi. Au revoir prochain, j’espère.

 

Alfred

 

Mes félicitations et mes remerciements à M. l’abbé Baudre. Nous allons lire le Correspondant.

2Ministre des armes allemand, le Général Kansler était venu le 6 juiin 1878 présenter au Pape les nombreuses adresses de fidélité des zouaves pontificaux étrangers.

3Supérieur général des Prêtres de la Miséricorde.

4Aujourd’hui Hôpital Esquiral, autrefois dénommé « asile de Charenton ».

5Joubert André (1847-1891), collaborateur du Correspondant de 1869 à 1880 et de plusieurs revues d'Anjou.

61lexandre Fairé (1824-1908), avocat. Avocat à Angers à partir de 1848, il devient conseiller municipal d'Angers en 1870, puis adjoint au maire en 1874. IElu député de Maine-et-Loire en 1876, mais invalidé. Réélu en 1877, il est une nouvelle fois invalidé et battu à l'élection partielle. Réélu en 1885, il conserve son siège jusqu’en 893. Il siègeaà droite.

7Demeurant dans leur château, à Finham (Tar-et-Garonne), les Pérignon sont alliés des Rességuier, une des filles d'Albert de Rességuier, Geneviève (1842-1904) ayant épousé Dieudonné Henri Marie de Pérignon (1840-1889).


Notice bibliographique


Pour citer ce document

, «20 juin 1878», correspondance-falloux [En ligne], Troisième République, BIOGRAPHIE & CORRESPONDANCES, CORRESPONDANCES, 1878,mis à jour le : 22/04/2019