CECI n'est pas EXECUTE 3 février 1880

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3 février 1880

Alfred de Falloux à Couvreux

3 février 1880*

 

Cher Monsieur l’abbé,

Mgr Turinaz1 m’a envoyé directement son mandement de Rome et M. Lavedan en fait préparer à Paris une édition que Plon va mettre en vente. J’espère que l’Union de l’Ouest en parlera d’elles-même; sinon je le lui porterai à la fin de la semaine prochaine en prenant la route d’Angers, Rochecotte et Paris. Je dis Rochecotte si rien ne retarde le retour de Valençay ; autrement ce serait pour le retour de Paris ; en tout cas, ne dérangez quoi que ce soit pour moi, car rien n’est plus incertain que tous mes mouvements, à cause de ma propre santé et de l’état de Madame de Caradeuc. Quant à Saint-Thomas, je me rappelle avoir fait un reproche au Correspondant qui n’était pas fondé et vous en avoir fait amende honorable. Je me rappelle aussi vous avoir cité Molière et Boileau, sans m’en être excusé ni m’en excuser encore aujourd’hui, mais je ne me rappelle pas le passage auquel vous faites allusion. Précisez-le, je vous en prie, afin que ma conscience vous demande encore pardon, s’il y a lieu.

Je vous renvoie la lettre de l’abbé Lagrange, mais à moins que vous ne la redemandiez, je garde la double copie qui est des plus curieuses. J’espère que Madame de Castellane a félicité ou va féliciter le digne ami de l’évêque d’Orléans2. Je ne manquerai pas de le féliciter à mon tour, si je suis autorisé à dire que j’ai reçu la confidence. Je féliciterai aussi l’archevêque de Tours3 et le coadjuteur de Paris4, au sujet de l’évêque d’Angers5 et du discours de Nantes6, qui a été d’un si grand secours au Sénat, si je n’avais pas la résolution de demeurer étranger aux exploits et aux succès de ces vénérables combattants. Il faudrait écrire trop souvent. Soignez-vous bien, cher Monsieur l’abbé, et donnez-moi la consolation de vous retrouver vaillant.

 

Falloux

 

*Archives nationales. Fonds Castellane.

1Turinaz, Charles-François (1838-1918), évêque de Moûtiers-Tarentaise de 1873 à 1882, puis évêque de Nancy.

3Collet, Charles Théodore Collet (1806-1883), ordonné en 1831, vicaire général de Dijon, il fut nommé évêque de Luçon le 5 juin 1861. Il avait été promu à l’archevêché de Tours le 25 novembre 1874.

4Mgr Richard, François Marie Benjamin (1819-1908), coadjuteur de Mgr Guibert. Ordonné prêtre en 1845, il avait été nommé évêque de Belley en 1871, puis de 1875 à 1885 coadjuteur du cardinal Guibert auquel il succédera le 8 juillet 1886. Gallican, il avait peu à peu évolué vers un ultramontanisme modéré.

6L’évêque d’Angers avait fait un discours très offensif contre la République annihilant tous les efforts d’Albert de Broglie et de ses amis pour préserver la présence des évêques au sein du Conseil Supérieur.


Notice bibliographique


Pour citer ce document

, «3 février 1880», correspondance-falloux [En ligne], Troisième République, BIOGRAPHIE & CORRESPONDANCES, CORRESPONDANCES, 1880,mis à jour le : 18/04/2019