CECI n'est pas EXECUTE Septembre 1883

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Septembre 1883

Alfred de Falloux à Pauline de Castellane

Septembre 1883*

Chère Madame,

Ma lettre pour Melle Dubois à peine partie, j’ai reçu une nouvelle lettre de Georges1, me disant que l’abbé de Beaumont2 et sa sœur, Madame d’Esmiers3, faisaient dire, demain mercredi, une messe spéciale pour la pauvre défunte4 et me priait beaucoup d’y assister. Je pars donc tout à l’heure dans une voiture de Camus. Je passerai le mercredi à Huillé5 et je reviendrai ici, sauf accident imprévu, jeudi pour dîner. Maintenant, il ne sera plus question de m’arrêter chez Georges avant d’arriver à Rochecotte. Je me propose donc de rester ici jusqu’au lundi 24, d’aller coucher à Angers, et de vous arriver le mardi 25 pour dîner, en vous restant jusqu’au moment où vous ferez vos préparatifs de départ, c’est-à-dire jusqu’au lundi 1er octobre, probablement. Dois-je essayer de vous amener que mon ? Et l’approche de votre grand mariage ne vous donnera-t-il pas le désir de plus de repos ? Vous devez retrouver ci-inclus la lettre de la princesse W[ittgenstein] dont l’indignation tout à fait à l’unisson de la nôtre, m’a causé un grand plaisir. Je remercie aussi mille fois l’abbé Couvreux du mot du roi de Naples qui est bien joli. Il m’en coûtera de ne pas le répéter, mais je ne le ferai certainement pas sans votre permission.

J’ai reçu de l’abbé Carry6 lui-même quatre articles du Moniteur de Rome. Ils sont excellents, a très peu de choses près, et je vous les envoie sous bande par le même courrier. Je ne sais rien du refus du cardinal Guibert7 pour la chapelle du Sacré-Cœur et j’ai quelques lieu de n’y pas croire. J’assure le très vénéré chanoine8 que M. André9 peut mener de front les échecs les calembours et ne s’en fait pas faute. Qu’ils prennent donc garde à lui in troque jure !

Au revoir donc bien prochain, chère, chère Madame.

 

*Archives nationales. Fonds Castellane.

1Blois Georges Aymar, comte de (1849-1906) neveu de Falloux, propriétaire du château de Huillé (Maine-et-Loire). Maire de Daumeray (Maine-et-Loire) en 1888 puis conseiller général du canton de Durtal (Maine-et-Loire), il fut élu sénateur du Maine-et-Loire en 1895. Réélu en 1897 puis en 1906, il prit place au groupe de la droite monarchiste. Propriétaire d'un domaine agricole, ayant hérité de son oncle Falloux, les célèbres étables du Bourg d'Iré, il intervint dans la plupart des débats agricoles. Il publia les Mémoires d 'un royaliste de son oncle peu après son décès.

2Beaumont, Louis Léon Bonnin de La Bonninière de (1808-1889).

3?

4Sans doute Cécile Bonnin de la Bonninnière de Beaumont, comtesse de Blois (1817-1883), mère de Georges de Blois ;

5Huillé, commune du Maine-et-Loire, où demeure Georges de Blois.

6Carry, Eugène (1853-1912), prêtre genevois.

7Mgr Guilbert Aimé Victor François (1812-1889), ordonné prêtre en 1837, évêque de Gap en 1867, il fut nommé à Amiens en 1879, puis archevêque de Bordeaux en 1883. Il sera créé cardinal par Léon XIII en 1889.

8Couvreux.

9Secrétaire de Falloux.


Notice bibliographique


Pour citer ce document

, «Septembre 1883», correspondance-falloux [En ligne], 1883, CORRESPONDANCES, BIOGRAPHIE & CORRESPONDANCES, Troisième République,mis à jour le : 14/12/2019