CECI n'est pas EXECUTE 20 février 1884

1884 |

20 février 1884

Alfred de Falloux à Pauline de Castellane

20 février 1884*

 

Chère Madame,

Après avoir très paisiblement dormi à l’hôtel de l’Univers1, en commençant par voir Monsieur Bertin qui m’attendait fort exactement et m’a très affectueusement parler de vous, je dois donner pleine ratification à la médecine que vous devez prendre ce matin même. Il dit que vos accidents bilieux tiennent à votre état général et qu’il faut se contenter de les surveiller sans leur accorder plus d’importance que vous ne le faites habituellement. Du reste, il répondra à votre première réquisition et déclare que les voyages à Rochecotte sont aussi commodes qu’agréables.

Pour mon compte, Il m’a trouvé comme je me trouvais moi-même, très bien. Il m’a de nouveau, fort soigneusement regarder et je vais prendre mes pilules pendant mon séjour de Paris qui se terminera, je l’espère bientôt, à Rochecotte, entre le roy mon maîstre et mes violonistes2 ! O Biche3, quelle vie mondaine et impénitente !

Veuillez dire à M. l’abbé Lecoq que la première chose que je ferai en arrivant à Paris, sera de demander La Défense4 et de la lire avec avidité, si, contre son habitude, elle répond à notre attente. Je verrai ensuite l’abbé Lagrange mais je suis vis-à-vis de lui dans ces cas où l’on désespère à force d’espérer depuis longtemps.

Demain ma première visite avant l’académie sera d’aller voir le petit institut de la rue Barbet5. Veuillez ajouter pour Antoine |de Castellane] et pour Madeleine [de Castellane]6 qu’aussitôt de retour à Angers rien ne m’empêchera de courir chez l’abbé Pasquier7 plein de confusion et de repentir.

Je vous quitte maintenant pour le chemin de fer, chère Madame, car il est à peine 9 heure et je vais prendre le train de 11 h. et demie. Il a plu hier à torrents et j’ai été forcé de supprimer le général Trochu.

 

 

*Archives du Maine-et-Loire.

 

1A Tours.

2Les petits-enfants de Pauline de Castellane apprennent alors le violon.

3Stanislas (1875-1959), dit « Biche », petit-fils de Pauline de Castellane.

4La Défense sociale et religieuse, journal créé en 1876 par Mgr Dupanloup.

5Rue Barbet de Jouy, domicile parisien de la famille de Castellane.

6Madeleine de Castellane (1847-1934), née Leclerc de Juigné ; sa belle-fille, mariée le 3 avril 1866 avec Antoine de Castellane.

7Pasquier, Charles-Henri (1844-1927), curé de Notre-Dame d’Angers.


Notice bibliographique


Pour citer ce document

, «20 février 1884», correspondance-falloux [En ligne], 1884, CORRESPONDANCES, BIOGRAPHIE & CORRESPONDANCES, Troisième République,mis à jour le : 24/01/2020