CECI n'est pas EXECUTE 27 février 1857

Année 1857 |

27 février 1857

Paul de Noailles à Alfred de Falloux

Vendredi 27 février 1857

Monsieur et cher confrère1,

J’ai à vous rendre compte de ce qui s’est passé hier à l’académie ; plusieurs membres ont demandé que l’élection du successeur de M. de Salvandy eut lieu prochainement ; les uns parce qu’il devaient quitter Paris (comme M. Viennet2 au 1er avril) les autres, un peu je crois dans l’intérêt de leur candidat. J’ai parlé alors du désir que j’aurais que mes enfants absents pour cause de santé, puissent assister à votre réception, qui intéresse si directement la mémoire de leur grand-père, que pour cela quelques retards seraient nécessaires, que vous vous y prêtiez avec beaucoup d’obligeance et que si on fixait cette réception immédiatement après Pâques, mes enfants auraient beaucoup de chance pour y assister, puis qu’on pourrait faire l’élection immédiatement après, que ce retard même de l’élection ne serait qu’un témoignage de plus, que l’académie donne du regret que lui fait éprouver la perte si prématurée et si douloureuse de M. Salvandy. On a été unanimement avis, que puisque vous le voulez bien, votre réception fut retardée autant qu’il conviendrait mais que cela n’empêchait pas que l’élection en question n’eut lieu, ainsi que cela s’était fait très souvent. À cela j’ai repris que sachant que votre discours était prêt, et celui de M. Brifaut3 aussi, je ne voulais pas, si l’académie croyait devoir séparer les deux choses, je ne voulais pas vous empêcher de prendre part à l’élection prochaine, que cela ne me paraîtrait pas convenable qu’en conséquence je retirais ma motion. Il a donc été convenu que M. Villemain vous écrira pour connaître vos dispositions, et que jeudi prochain, sur votre réponse, on fixerait le jour de votre réception et celui de l’élection. J’ai voulu que vous fussiez informés sans retard de ces dispositions, en restant parfaitement reconnaissant connaîtront de tous vos bons procédés pour moi.

Votre très dévoué et très affectueux serviteur.

Les nouvelles de mes enfants sont très bonnes ils sont à présent en Algérie.

 

1Paul de Noailles est également académicien.

2Viennet, Jean Pons Guillaume (1777-1868), auteur dramatique et homme politique. Membre de l'Académie française depuis 1830. Après avoir commencé une carrière militaire, dans la marine, il entra en politique. Député sous la Restauration, il contribua à l’avènement de la monarchie de Juillet. Depuis 1848, il s'était retiré d la vie politique.

3Brifaut, Charles (1781-1857), poète. Rédacteur à la Gazette de France, il est, comme Falloux, légitimiste libéral. Il était entré à l'Académie française en 1826.


Notice bibliographique


Pour citer ce document

, «27 février 1857», correspondance-falloux [En ligne], Second Empire, Année 1852-1870, BIOGRAPHIE & CORRESPONDANCES, CORRESPONDANCES, Année 1857,mis à jour le : 02/03/2020