Année 1857 |
16 janvier 1857
Paul de Noailles à Alfred de Falloux
Paris 16 janvier 1857
Monsieur le comte,
Permettez-moi de vous offrir le 3ème volume de l’histoire de Madame de Maintenon1 qui paraît en ce moment et que je me fais, à beaucoup de titres, un plaisir de vous adresser aujourd’hui par la poste.
Madame de la Ferté2 m’a fait part de les bonnes grâces et de la bonne volonté que vous avez dû vouloir bien faire concorder, autant que possible, le jour de votre réception et de l’éloge de M. Molé3, avec le retour de mes enfants. C’est un aimable procédé auquel je suis très sensible, et dont je vous remercie, bien qu’il retardera, peut-être de quelques moments, celui où nous aurons le plaisir de vous posséder parmi nous.
Mon fils est parti dans un état de santé grave et affligeant. Le voyage a commencé à lui faire grand bien, mais pour que ce bien ne soit pas éphémère, le médecin, M. Conveiltier, avec qui nous en causions encore hier, attache le plus grande importance à ce qu’il soit prolongé le plus possible. Il voudrait qu’il ne revint par ici avant le mois de mai.
Croyez bien que je ne veux pas par là vous indiquer d’époque, mais je serai bien aise de savoir quelles sont vos vues à ce sujet. Je me chargerai d’être votre interprète auprès de l’académie naturellement impatiente de vous voir réellement dans son sein. Vous prendrez avec votre bienveillance accoutumée la confiance avec laquelle je vous parle et vous voudrez bien y voir une nouvelle assurance de mes sentiments les plus dévoués et les plus distingués.
Noailles
1Paul de Noailles, Histoire de Madame de Maintenon et des principaux évènements du règne de Louis XIV, T. III.
2Clotilde La Ferté-Meung (1810-1872) était la fille du comte Molé. Elle avait épousé Hubert Jacques Antoine Ferdinand marquis de La Ferté-Meung (1805-1884).
3Successeur de M. Molé à l’Académie française, Falloux devait prononcer son discours de réception le 16 mars 1857.
