Année 1863 |
18 juin 1863
Jules de Noailles à Alfred de Falloux
18 juin 1863
Monsieur le Comte,
Je ne sais quels termes employer pour vous remercier assez de votre bienveillance pour nous ; mon frère1 a été comme moi infiniment touché et reconnaissant de votre jugement favorable sur son récent travail2, et dans la joie d’un premier succès, votre approbation exprimée d’une façon si encourageante sera un de ses plus précieux souvenirs. du
Mais mon embarras redouble lorsqu’il me faut répondre à votre aimable insistance au sujet du Correspondant. C’est une insistance dont je m’enorgueillis fort, et je compte bien quelque jour m’en prévaloir.
Il serait difficile de vous expliquer par écrit l’enchaînement des petites circonstances qui m’a conduit à la Revue des deux mondes, et je vous demanderai la permission d’aller en causer bientôt avec vous au Bourg d’Iré. Seriez vous assez aimable pour me faire savoir si dans le courant de juillet vous serez en Anjou ? Nous comptons aller faire une visite à ma mère à Arcachon, et nous serions bien désireux en allant ou en revenant d’aller admirer votre bel établissement du Bourg d’Iré, soit de Juigné3, soit de La Lorie4.
Veuillez recevoir, Monsieur le Comte, l’expression de ma reconnaissance et de mes sentiments les plus dévoués.
Duc d’Ayen
Oserai-je vous prier de mettre aux pieds de Madame la Comtesse de Falloux mes hommages les plus empressés, et les plus respectueux.
1Emmanuel de Noailles (1830-1909).
2Il venait de publier son premier ouvrage, La Pologne et ses frontières, accompagnée de deux cartes spéciales, Paris, Amyot, 1863.
3Château de Juigné-sur-Sarthe (Sarthe), propriété de Charles Léon Ernest Le Clercl, marquis de Juigné (1825-1886), homme politique, il fut membre de l'Assemblée nationale du 8 février 1871 où il siégeait avec les légitimistes; il était inscrit à la réunion Colbert et à celle des Réservoirs.
