CECI n'est pas EXECUTE 28 avril 1881

1881 |

28 avril 1881

Alfred de Falloux à Couvreux

28 avril 1881

Cher Monsieur l’abbé,

Je ne crois pas vous avoir envoyé les mémento qui m’ont été remis ici par M. Le Cordier pour Mme de Castellane, la princesse Radziwill et vous. Vous les trouverez donc ci-inclus. J’enverrai directement à Paris celui de Madeleine [de Castellane1].

Le jour même où Hilaire [de Lacombe] allait préparer son établissement à Paris, il a été rappelé à par une dépêche annonçant que le petit Bernard2 était atteint d’une fièvre muqueuse. La pensée de ce que serait ce malheur, s’il n’était détourné par des prières, fait frémir et je viens de lui promettre qu’il ne serait pas oublié dans la chapelle de Rochecotte. En attendant, il n’y a plus à lui parler de visites à l’archevêché ; lui-même, en me répondant, s’en déclare incapable. Il m’indique, comme les deux hommes qui agiraient le plus puissamment sur le Cardinal Guibert3, l’archevêque de Rennes4 et l’évêque d’Autun5. Mme de Castellane n’en écrira-t-elle pas directement aussi à la princesse W[ittgenstein]?

Mme Caradeuc6, à la suite d’une mauvaise soirée, vient d’avoir une très mauvaise nuit. Elle se plaint beaucoup de ses entrailles et la tumeur se développe tellement qu’elle doit être la cause très inquiétante, de cette nouvelle souffrance. Loyde ne s’alarme pas trop et ne va pas mal.

Veuillez répéter encore à la princesse Radziwill la vivacité et la sincérité de mon regret, si l’obstacle ne s’aplanit pas bientôt.

A. de F.

1Madeleine de Castellane (1847-1934), née Leclerc de Juigné ; sa belle-fille, mariée le 3 avril 1866 avec Antoine de Castellane.

2Bernard Mercier de Lacombe (1877-1972), son fils âgé de 4 ans.

3Mgr Guibert, Joseph-Hippolyte (1802-1886), archevêque de Paris. Nommé évêque de Viviers en 1841, puis archevêque de Tours en 1857, il était plus gallican que libéral. Il ne montra guère de sympathie pour L’Univers. Il avait été nommé archevêque de Paris en 1871 en remplacement de Mgr Darboy tombé sous les balles des Fédérés.

4Charles Philippe Place (1814-1893) succéda, le 15 juin à Mgr Brossay Saint-Marc à la tête de l'archidiocèse de Rennes. Ordonné prêtre en 1850, il fut vicaire de Mgr Dupanloup à Orléans, puis partit séjourner à Rome comme auditeur de Rote pour la France. Préconisé évêque de Marseille en 1866, il fit partie de la minorité opposé au dogme de l’infaillibilité pontificale. Autant dire que Mgr Place était plutôt de l'école de Mgr Dupanloup que de celle de Mgr Pie.

5Mgr Perraud Adolphe Louis Albert (1828-1906), prélat. Prêtre de l'Oratoire de France en 1855, professeur d'histoire de l’Église à la Sorbonne en 1865, il fut nommé évêque d'Autun en 1874, puis cardinal en 1893.Normalien de la promotion About, Sarcey, Taine, Weiss, il fut l'auteur de plusieurs ouvrages religieux, l'Histoire de l'Oratoire en France au XVIIIe et au XIXesiècle, de plusieurs études sur le cardinal de Richelieu, le Père Gratry, d'oraisons funèbres et de panégyriques. Il fut élu à l'Académie le 8 juin 1882 en remplacement d'Auguste Barbier qui avait exprimé, avant de mourir, le désir de l'avoir pour successeur, et reçu le 19 avril 1883 par Camille Rousset. Lorsque S. E. le cardinal Perraud arriva au conclave de 1903 qui suivit la mort du pape Léon XIII, le cardinal camerlingue le complimenta et le félicita d'appartenir à l'Académie française.

6Emilie-Marie-Charlotte de Caradeuc, née de Martel (1801-1882), mère de Marie de Falloux. Elle était alors très malade.


Notice bibliographique


Pour citer ce document

, «28 avril 1881», correspondance-falloux [En ligne], Troisième République, BIOGRAPHIE & CORRESPONDANCES, CORRESPONDANCES, 1881,mis à jour le : 24/03/2020