1875 |
28 novembre 1875
Ernest Naville à Alfred de Falloux
Genève, 28 décembre 1875
Monsieur,
J’éprouve une vraie reconnaissance pour les divers biens que m’a procurés Madame Swetchine1, et l’un des motifs de ma gratitude à son égard est le privilège que je lui dois d’avoir fait votre connaissance.
Votre lettre m’a été précieuse, en apportant un témoignage certain de votre bon souvenir. Mon ami Eynard2 a passé chez moi, au moment où je venais de la recevoir et j’ai pu lui transmettre votre message.
Lorsque j’ai voulu placer de l’argent à l’abri des drames révolutionnaire de la France, j’ai choisi pour débiteur l’Empereur de Russie et les États-Unis. La Suisse est bien près de vous pour ne pas risquer toujours de partager vos destinées. Cela dit, je réponds à votre question.
Quelques-uns de nos cantons et la confédération suisse ont des fonds publics qui constituent des déplacement sérieux et rendent le <mot illisible> environ. Nous avons aussi des obligations de chemin de fer, dans des conditions analogues. Il est donc assez facile de faire chez nous des placements relativement sûrs, si on se contente d’un intérêt modeste. Si la mère de famille dont vous me parlez veut entrer dans cette voie, je serais fort empressé à la mettre en relation avec une maison de banque de Genève qui lui fournirait d’une manière certaine, le détail des indications générales que je vous fournis.
Veuillez me rappeler au souvenir de Madame et de Mademoiselle de Falloux, en leur offrant mon hommage, et agréer l’assurance de mon respectueux dévouement.
Ernest Naville
1Ernest Naville lui a consacré un ouvrage Madame Swetchine. Esquisse d’une étude biographique suivie de quelques mots sur la correspondance du P. Lacordaire et de Madame Swetchine, 1865.
2Sans doute Charles Eynard (1808-1876), historien suisse.
