CECI n'est pas EXECUTE 12 février 1874

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12 février 1874

Jules de Bertou à Alfred de Falloux

 

12 février 1874

Cher ami,

Votre chère lettre d'hier matin a été bientôt suivie du Correspondant mais si j'ai dévoré l'une immédiatement, j'ai remis la lecture de l'autre jusqu'à la veillée, non sans avoir jeté plus d'un coup d'œil plein d'intérêt sur les pages réservées pour la lecture en commun. C'est charmant et je ne saurais vous dire à quel point nous sommes ravis. Cœur, esprit, talent, mesure tout y est dans une armonie [sic] parfaite avec le sujet et si ça continue comme ça commence nous aurons à saluer en ce volume un nouveau degré de perfection sur ses aînés. Je n'ai pas besoin de vous dire avec quelle attention je lis un livre de vous sur Cochin1, mais vous allez en avoir un témoignage dans la seule correction que j'ai trouvée à vous proposer, car ce n'est qu'une minutie et c'est la seule que je puisse relever. C'est au début de la page 451 où vous dites « les visites fréquentes de son père étaient des joies longtemps attendues ». Si elles étaient fréquentes elles n’étaient pas longtemps attendues… vous jugerez si cela mérite une correction pour le tirage en volume ?

Je n'ai pas besoin de vous dire avec quelle attention je lis un livre de vous sur Cochin, mais vous allez en avoir un témoignage dans la seule correction que j'ai trouvée à vous proposer, car ce n'est qu'une minutie et c'est la seule que je puisse relever. C'est au début de la page 451 où vous dites : « les visites fréquentes de son père était des joies longtemps attendues ». Si elles étaient fréquentes elles n'étaient pas longtemps attendues… vous jugerez si cela mérite une correction pour le tirage en volume ?

Je ne parlais plus de mes projets de visite dans le Midi parce que tout se trouvait subordonné pour moi au bulletin du Bourg d'Iré et que je n'aurais voulu sous aucun prétexte ni allonger la distance qui nous sépare ni m'enlever la chance de pouvoir répondre par une arrivée immédiate à un appel, si les circonstances vous déterminaient à me l'adresser. Voilà très simplement pourquoi je n'ai plus parlé de départ.

Madame de Castellane vous ayant écrit hier vous aura dit combien nous avons été joyeux de saluer enfin le commencement de la convalescence de votre chère malade. Mais avec le mauvais temps aucun mauvais symptôme n'aura-t-il été réparé ? J'espère que non mais l'espoir n'est pas la sécurité, tant s'en faut ?

J'ai ce matin une lettre de la princesse2, elle se porte à merveille et se montre pleine de sollicitude pour la santé de Madame de Caradeuc3. Je vais joindre sa lettre ici et vous y trouverez quelques mots sur les fêtes de Saint-Pétersbourg qui intéresseront les dames, si elles peuvent se laisser distraire un moment de leurs fatigues et de leurs souffrances. Celles de Madame de Falloux4 sont-elles dans la tête, est-ce une reprise de ce terrible rhumatisme qui l'a fait tant souffrir depuis un an ?

Votre lettre d'hier ne faisant aucune allusion à la mienne mais à la poste à Tours lundi après ma visite à Marmoutier. Je me demande si elle ne vous est pas parvenue. Celles écrites d'ici le lendemain vous portaient sur M. Chartier à peu près tout ce que j'en sais. Si vous voulez plus, j'insisterai auprès de la mère Colette ; mais alors je vous prierai de me dire son adresse inscrite au haut de la lettre que je vous ai envoyée dans la fameuse caisse du Ier janvier.

Le Cte de Buisseret5 dont on annonce la mort est-il le père de Madame d'Armaillé6? Qu'il soit père ou oncle, veuillez faire mes compliments de condoléances.

Une lettre de Madame de Rayneval7 arrivée dimanche donnait de bonnes nouvelles de la santé de votre frère8. Mme de Rayneval et Bessan venaient de déjeuner chez lui. L'article des Débats sur le meeting en faveur des persécuteurs allemands est curieux. L'avez-vous lu ?

Jules de Bertou

 

1Falloux venait de publier une biographie de son ami Augustin Cochin, Vie d'Augustin Cochin, Didier, Paris, 1874.

2Marie Dorothée Élisabeth Radziwill, princesse (1840-1915), née de Castellane, elle est la fille de Pauline de Castellane, la châtelaine de Rochecotte. Le 3 septembre 1857, elle avait épousé à Sagan, en Pologne, Frédéric-Guillaume-Antoie, prince Radziwill (1833-1904), militaire prussien. Femme de lettres, on lui doit la publication des Souvenirs de sa grand-mère, la Duchesse de Dino, Chronique de 1831 à 1862, Paris, Plon, 1909-1910, 4 vol.

3Emilie-Charlotte de Caradeuc, née de Martel (1800-1882), belle-mère de Falloux.

4Marie Charlotte Rosalie de Falloux, née de Caradeuc de La Chalotais (1821-1877), épouse d’Alfred de Falloux.

5Sans doute Jules de Buisseret décédé le 7 février 1874 à l’âge de 85 ans.

6D’Armaillé, Geneviève de La Forest, née de Buisseret (1836-1890).

7Rayneval, Louise Sophie Gérard de, née Bertin de Vaux (1826-1909).


Notice bibliographique


Pour citer ce document

, «12 février 1874», correspondance-falloux [En ligne], Troisième République, BIOGRAPHIE & CORRESPONDANCES, CORRESPONDANCES, 1874,mis à jour le : 29/06/2020