Année 1857 |
16 septembre 1857
Pierre Rayer à Alfred de Falloux
16 septembre 1857
Monsieur le comte,
Veuillez, je vous prie d’être mon interprète auprès du prince de Gagarin1 en leur offrant l’expression de ma vive et profonde reconnaissance. Ils savent combien j’ai partagé leurs angoisses et les vôtres et combien je me suis associé du fond de mon âme au malheur qui les a frappés. Qui peut dire ce que la perte de Madame Swetchine a été pour tout ceux qu’elle aimait, qu’elle secourait, pour tous ceux qu’elle honorait de son amitié ; pour vous qu’elle aimait et honorait au-dessus de tous, pour moi auquel elle a étendu, pendant sa vie et après la mort les bienfaits de son affection !
Ma fille et moi profondément touchés <mot illisible> que vous nous témoignez nous conserverons la plus profonde reconnaissance, et, dans votre malheur et votre affliction votre lettre a été pour nous une grande consolation.
Permettez que je vous renouvelle, ici, l’expression des sentiments de la plus haute considération et du plus entier dévouement, avec lesquels j’ai l’honneur d’être votre malheureux <mot illisible>
Rayer (Dr Pierre-François-Olive
1Gagarin, Jean-Xavier, prince (1814-1882), diplomate et écrivain d’origine russe. A 21 ans, il fut attaché d’ambassade à Munich puis à Paris. Converti au catholicisme en 1842 dans la chapelle de Mme Swetchine, sa tante par alliance, il entra, en 1843, dans la Compagnie de Jésus sur les conseils de son ami le P. de Ravignan. Il enseigna la philosophie et l’histoire religieuse en Belgique (1849-1851), puis à Laval (1853-1854). Il écrivit plusieurs ouvrages sur les rapports de la Russie et l’Église romaine dont La Russie sera-t-elle catholique ?
