CECI n'est pas EXECUTE 17 juillet 1885

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17 juillet 1885

Albert de Rességuier à Alfred de Falloux

Faye par Decize Nièvre, le 17 juillet 1885

Cher ami, voici votre lettre et je n’ajourne pas d’un instant ma réponse de peur qu’elle ne vous trouve plus à Bagnoles1. Que ne puis-je aller la porter, moi-même, à l’Hôtel des ministres2 où il me sera bien pénible de vous savoir, la semaine prochaine, en mon absence de la rue de Poitiers3! Puisse, du moins, mon notaire vous venir en aide dans cette ennuyeuse affaire qui va vous ramener à Paris ! Je vous rappelle qu’il se nomme Me Tollu, qu’il demeure rue Saint-Lazare, n°70, que je lui ai annoncé votre visite probable et qu’il est très intelligent, très instruit et très honnête. C’est dans le voisinage de Faye4, à Imphy, centre ouvrier assez important qu’ont eu lieu dimanche dernier à une forte majorité, les élections conservatrices que vous avez fêtées avec ce brave Auguste Fièvre5, dont Augustin6 va signaler les bons sentiments et la famille à son comité nivernais. Il ne sera peut-être pas inutile puisque votre ami est un ancien électeur du très chambellan M. de Bourgoin, de le mettre en garde contre les prétentions excessives des bonapartistes de Cosne7 qui réclament plus que leur part de candidat sur la liste conservatrice. C’est un des points sur lesquels Monsieur le comte de Paris s’est prononcé le plus nettement dans notre récent entretien. Recommandez donc à votre digne baigneur la liste de MM. de Bouillé8 et Martin9, de préférence à celle de MM. d’Epeuilly et Le Pelletier d’Aulnay ; en insistant surtout pour M. Martin. Nous n’avons pas à nous louer davantage de nos bonapartistes du Gers que la réduction de notre députation à quatre députés, au lieu de cinq que nous avions, jette dans des compétitions personnelles qui mettent notre département sens dessus dessous. Je vous félicite bien de la meilleure conduite de vos affaires angevines et, spécialement de la puissance à laquelle vous avez réduit votre déplorable évêque10. Persistez dans vos bonnes intentions de visite à Faye, vous y ferez grande joie ; mais vous ne m’y trouverez plus hélas ! étant obligé d’être à Bouligneux11 le 1er août et de rejoindre de là Paul12 à Sauveterre13.

Mille Millions de tendresses.

 

1Bagnoles de l’Orne, station thermale de Normandie.

2Hôtel où Falloux séjournait lorsqu’il venait à Paris.

3Domicile parisien d’Albert de Reséguier.

4Château de Faye, dans la Nièvre, domaine appartenant à la famille Benoist d'Azy.

5Auguste Fièvre (1815-1886), cultivateur.

6Augustin Rose Ange Benoist d'Azy, baron (1829-1890), gendre d’Albert de Rességuier.

7Cosne-Cours-sur-Loire, Nièvre.

8Charles de Bouillé (1816-1889), Union des Droites dans la Nièvre

9Charles Martin (1815-1901), Union des Droites dans la Nièvre.

10Mgr Freppel.

11Commune de l’Ain.

12Paul de Rességuier, frère aîné d'Albert de Rességuier.

13Château appartenant aux Rességuier, dans le Gers.


Notice bibliographique


Pour citer ce document

, «17 juillet 1885», correspondance-falloux [En ligne], Troisième République, BIOGRAPHIE & CORRESPONDANCES, CORRESPONDANCES, 1885,mis à jour le : 31/10/2020